Il y a urgence à réformer
La filière attend énormément des annonces que doit faire le président mardi
Emmanuel Macron doit annoncer mardi des modifications de fond pour remettre sur les rails un système de santé à bout de nerfs. 20 Minutes se penche sur trois chantiers que professionnels de santé et élus espèrent voir figurer dans cette réforme.
Fluidifier le parcours de soins. Beaucoup de soignants réclament un meilleur dialogue entre hôpital et ville, longtemps opposés. Le remboursement de la télémédecine (effectif depuis samedi) et la généralisation prochaine du dossier médical partagé (DMP, d’ici octobre) devraient y concourir. « Mais ce plan doit permettre une innovation organisationnelle en s’appuyant sur l’humain, et pas seulement des avancées technologiques, nuance Audrey Dufeu-Schubert, députée LREM qui a dirigé un établissement de santé avant d’arriver à l’Assemblée. Et il ne faut pas oublier d’ouvrir l’hôpital également vers le secteur médico-social. Pour que les personnes handicapées puissent joindre un médecin la nuit et le weekend, par exemple.»
Assurer la permanence des soins. Comment libérer du temps médical? La Fédération hospitalière de France (FHF) espère une simplification administrative pour que les médecins ne croulent pas sous la paperasse. Et que des médecins de ville puissent exercer occasionnellement dans des hôpitaux de proximité.
VV«Il faut absolument avancer sur les délégations de tâches : confier, par exemple, le suivi des maladies chroniques aux infirmiers, aux pharmaciens, avec des protocoles standards et un système d’alerte en cas de difficulté », suggère Delphine Bagarry, députée LREM et généraliste. Ce temps de coordination, il faut pouvoir le rémunérer. Certains demandent donc des aides pour l’embauche de coordinateurs de santé et la création d’un assistant médical. «Sans imposer un retour aux gardes obligatoires des libéraux, le ministère pourrait proposer des incitations pour que les médecins de ville prennent en charge des patients en début de soirée et le week-end », avance Frédéric Valletoux, président de la FHF. Autant de mesures qui pourraient soulager les urgences débordées. Car, quand un patient ne trouve pas de généraliste, il va aux urgences, même pour une otite.
Soulager la psychiatrie. Fin juin, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait présenté ses priorités pour améliorer le parcours de santé et insérer les personnes atteintes de troubles psychiatriques. «Il y a évidemment des mesures pour la psychiatrie » dans ce plan santé, a-t-elle confirmé vendredi. Le discours du président pourrait venir les préciser (et les chiffrer). Mais comment rendre la filière plus attractive? En améliorant la formation des futurs psychiatres, en remettant des moyens dans la recherche et en améliorant le maillage territorial, envisage Audrey Dufeu-Schubert.
VDernière minute. Le ministre Jean-Michel Blanquer annonce dans Le Figaro paraissant ce lundi la suppression de 1 800 postes dans l’Education nationale en 2019, « soit 0,2 % » de l’effectif. En compensation, les chefs d’établissement pourront imposer plus d’heures supplémentaires.
Les sénateurs LREM boycotteront l’audition d’Alexandre Benalla. Les trois sénateurs LREM membres de la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla ne participeront pas à l’audition de l’ex-collaborateur de l’Elysée mercredi, a indiqué dimanche François Patriat, le chef de file des sénateurs LREM.