Politique
C’est la lutte finale à LREM pour l’élection de son chef de file
Une semaine après avoir choisi leur candidat pour le perchoir de l’Assemblée nationale, les députés marcheurs doivent élire ce mardi leur nouveau président de groupe. Une place laissée vacante par Richard Ferrand, élu sans surprise le 10 septembre à Tours, puis plus difficilement le 12 à la tête de l’hémicycle, une cinquantaine de macronistes lui ayant refusé leur voix. Si l’on ajoute à cet avertissement le contexte politique tendu pour la majorité, cette élection interne s’annonce compliquée et la tâche pour le futur président du groupe davantage.
« Aucun candidat naturel »
«Il n’y avait aucun candidat naturel, donc beaucoup ont tenté leur chance », analyse un élu. Ils étaient dix, mais le porte-parole de LREM Gabriel Attal, suivi du député du Rhône Bruno Bonnell, ont jeté l’éponge lundi. « Soucieux de voir élire une présidence avec une majorité clairement exprimée, je pense qu’il est important de réduire le nombre de candidats», a justifié le second. «C’est judicieux de leur part, mais ça traduit une absence totale de gestion de la majorité», confie un député.
Lundi à 21 h, il restait donc huit candidats : Laëtitia Avia (députée de Paris), Brigitte Bourguignon (Pas-de-Calais), Jean-Charles Colas-Roy (Isère), Perrine Goulet (Nièvre), Gilles Le Gendre (Paris, vice-président et porte-parole du groupe), Roland Lescure (Français établis hors de France), Amélie de Montchalin (Essonne) et Rémy Rebeyrotte (Saône-et-Loire). Ce foisonnement de candidatures témoigne de l’émergence de courants au sein du bloc majoritaire à l’Assemblée. Ainsi, l’ex-socialiste Brigitte Bourguignon dit vouloir porter «l’ambition sociale» macroniste avec d’autres députés. Le parti aurait préféré que cette bataille se joue en interne, mais certains ont mené la campagne dans les médias. La présidente de la commission des Affaires sociales a publié une tribune dans Le JDD, et Laëtitia Avia a annoncé sa candidature au Monde.
« Il y a une revendication collective pour qu’une femme soit présidente du groupe puisqu’on a choisi un homme pour le perchoir », constate un élu. Un résultat qui n’est pas acquis. Gilles Le Gendre et Roland Lescure font figure de favoris. Si c’est un homme qui l’emporte ce mardi, il devra vraisemblablement composer avec la déception des nombreux partisans d’une féminisation des postes clés du parti. Celui ou celle qui succédera à Richard Ferrand aura la lourde tâche de rassembler et remotiver les troupes en cette rentrée compliquée, avec un calendrier législatif très chargé. La sénatrice Frédérique Dumas (ex-UDI) a claqué avec fracas la porte du parti présidentiel lundi, quelques mois après le départ du député Jean-Michel Clément, venu des rangs socialistes et reparti en avril, après à peine un an d’aventure macroniste.