Une audition vouée à l’échec ?
Très attendue, l’audition devant la commission des lois du Sénat d’Alexandre Benalla (ce proche d’Emmanuel Macron filmé en train de frapper des manifestants le 1er-Mai à Paris) doit avoir lieu ce mercredi matin. Elle pourrait se révéler décevante. L’argument seriné depuis une semaine par les ténors du gouvernement et de la majorité : les sénateurs ne peuvent se substituer à la justice. Or, l’ex-collaborateur du chef de l’Etat étant mis en examen dans le cadre d’une enquête judiciaire, il a le droit au silence. « Les deux enquêtes sont parfaitement compatibles puisque leurs objets sont différents, balaie Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l’université Paris-I. Les sénateurs ne pourront pas poser de questions couvertes par le champ de l’instruction, c’est-à-dire tout ce qui concerne le déroulement de la journée du 1er-Mai. En revanche, les questions relatives à sa présence et sa fonction à l’Elysée relèvent de la compétence de la commission d’enquête.» Selon un sondage Ifop pour la chaîne parlementaire Public Sénat, les trois quarts des Français (76 %) «approuvent» l’audition d’Alexandre Benalla par la commission d’enquête sénatoriale.