La station debout mal accueillie
La disparition annoncée des strapontins sur la ligne 13 irrite les usagers réguliers qui ont répondu à notre appel à témoins
Un pansement sur une jambe de bois. Ainsi pourrait-on résumer l’avis des lecteurs de 20 Minutes sur les mesures annoncées, en fin de semaine dernière, pour améliorer le « confort » des 650000 usagers réguliers de la ligne 13. Soit des gares plus propres, un agent pour faire le lien avec les clients et, surtout, la suppression des strapontins dans les rames. « Nous ne sommes pas des moutons à entasser », s’emporte Kat.
Supprimer ces sièges repliables pourrait, selon la RATP et Ile-de-France Mobilités, faire gagner 14% de place, faciliter les montées et les descentes et surtout limiter les conflits. Certes, vous êtes plusieurs à déplorer des incivilités. « Régulièrement, des gens sans scrupule restent assis sur les strapontins, gênant tout le monde » déplore Robin, l’un des rares commentateurs à se prononcer en faveur de cette proposition. Néanmoins, pour nombre d’entre vous, ces comportements restent marginaux. Surtout, pourquoi pénaliser tous les usagers pour lutter contre les incivilités de certains? « Les gens n’utilisent généralement pas les strapontins, car il est impossible de les déplier, on est beaucoup trop entassés », assure Cédric. Aux heures creuses, en revanche, ces petits sièges offrent quelques minutes de repos bienvenu. « Quel bienfait de pouvoir bénéficier d’un strapontin à mesure que les gens descendent. On se remet un peu des dix ou onze stations debout, dans des conditions exécrables », poursuit Christine.
Quid du gain de place envisagé ? « Cela ajoutera peut-être cinq places, mais, du coup, cinq personnes supplémentaires entreront. Donc le ratio personne-place disponible sera toujours identique », note Picsoudg. Pour beaucoup, la solution réside dans une augmentation de la fréquence des trains. A l’heure actuelle, le taux de remplissage de la ligne est de 116 % et l’arrivée du nouveau palais de justice, porte de Clichy, et de l’hôtel de région à Saint-Ouen, ne vont pas dans le sens d’un désengorgement.
Beaucoup d’incivilités