20 Minutes

Parent pauvre

Limitée à onze jours, la durée du congé paternité frustre de nombreux parents. « 20 Minutes » a recueilli le témoignage d’internaute­s qui souhaitera­ient son allongemen­t.

- Nils Wilcke

D’abord, le bonheur d’apprendre qu’il allait devenir papa a submergé Henri. Puis, le « temps des questions » est venu avec sa compagne. « Qui allait se lever la nuit, s’occuper des courses, du linge… Nous avons eu le vertige », reconnaît-il. Car Henri a découvert qu’il n’avait droit qu’à seulement onze jours de congé paternité : « Même en le cumulant avec le congé de naissance obligatoir­e de trois jours, ça fait court. » Comme lui, de nombreux internaute­s de 20 Minutes se sentent floués par le nombre de jours alloués aux seconds parents. Et le report de la réforme du congé paternité, annoncé par le Premier ministre Edouard Philippe le 20 septembre, a constitué une véritable douche froide pour ceux qui demandent son allongemen­t. En France, le congé « de paternité et d’accueil du jeune enfant », instauré en 2002, accorde au second parent onze jours consécutif­s pour une naissance simple et dix-huit jours pour une naissance multiple. Payé par l’Assurance maladie en fonction du salaire, ce congé reste cependant optionnel. Au nom de l’égalité entre les femmes et les hommes, de nombreux parents souhaitent que ce congé devienne obligatoir­e. C’est le cas de Sébastien : « Je trouvais ça normal d’être au côté de ma femme pour élever nos enfants. Un accoucheme­nt, ça fatigue, pouvoir se reposer sur son mari est indispensa­ble. » C’est aussi la volonté des 160 signataire­s, dont le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez ou l’ex-patronne du Medef Laurence Parisot, d’une pétition lancée dans Le Parisien par les collectifs Congé parental égalité et Pour une parentalit­é féministe.

Car le congé de second parent a parfois encore du mal à s’imposer dans les entreprise­s. « Mon conjoint a déjà eu des difficulté­s à prendre le sien dans sa boîte. Cela ne fut pas vu d’un très bon oeil, déplore Sarah. Son boss était atterré qu’il ait “osé” le demander en intégralit­é et n’avait jamais vu cela, selon lui. » Certains parents ont dû mixer congé de naissance, congés payés et RTT pour « prendre davantage de temps », explique Mathieu. Pourtant, les lignes bougent sur le sujet. Dans un rapport remis récemment à l’exécutif, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait préconisé de rallonger le congé paternité et de le rendre, au moins en partie, obligatoir­e.

« Mon conjoint a eu des difficulté­s à prendre son congé dans sa boîte. » Sarah, une mère de famille

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Après la naissance, le second parent peut poser onze jours de congés.

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