Valls en conquistador de Barcelone
Absent à l’Assemblée et dans sa circonscription depuis plusieurs semaines, Manuel Valls a prouvé, mardi soir, qu’il avait bel et bien tourné la page de sa carrière politique en France. L’ex-Premier ministre a officialisé sa candidature aux municipales de Barcelone et annoncé qu’il démissionnerait de son poste de député de l’Essonne, « dès la semaine prochaine». Un départ qui n’a pas suscité de regrets excessifs, notamment à gauche. « On hésite entre “bon débarras” et l’amour que nous avons pour le peuple espagnol», a lancé la députée PCF Elsa Faucillon. Justement, quel accueil Manuel Valls peut-il espérer en Catalogne, d’où son père est natif? Son implication, l’an dernier, dans le débat sur l’indépendance de la région sera-t-elle suffisante pour arracher la plus grande ville d’Espagne en mai? Il est « le candidat des riches et sa campagne semble être pilotée depuis Madrid », a taclé un membre du gouvernement catalan. « Il est détesté par les indépendantistes, qui le voient comme un “parachuté” et un Français jacobin qui n’a pas la même conception de la politique et de l’Etat que les Espagnols. Pour eux, c’est le diable », tranche Manuelle Peloille, professeure de civilisation espagnole à l’université d’Angers.