20 Minutes

Champion partout, sauf à la maison

Emmanuel Macron est reconnu dans ce dossier à l’échelle internatio­nale, mais les actions de la France sont-elles pour autant suffisante­s ?

- Fabrice Pouliquen

« Champion de la Terre », rien que ça ! Emmanuel Macron recevra le prix ce mercredi soir à New York, des mains d’Erik Solheim, le directeur du Programme des Nations unies de l’environnem­ent (PNUE). Une distinctio­n qui récompense cinq à sept personnes reconnues comme leaders environnem­entaux exceptionn­els et dont l’action est inspirante. Plus tôt dans la journée, le président français aura été désigné comme l’un des quinze grands ambassadeu­rs chargés de préparer le Sommet pour le climat, en septembre 2019.

Ces deux distinctio­ns rendent compte de la grande estime en laquelle est tenu le chef d’Etat sur les questions climatique­s. D’un point de vue internatio­nal, en tout cas. Car bon nombre de Français critiquent sa politique environnem­entale, en témoignent les Marches pour le climat en septembre. La fameuse formule «Make our Planet great again», lancée en 2017 par Emmanuel Macron en riposte au retrait américain de l’Accord de Paris, est sans doute pour quelque chose dans cette stature internatio­nale. Mais tout ne se résume pas non plus à un discours. «Par sa diplomatie active sur les enjeux climatique­s et sa capacité à faire le lien entre les pays, Emmanuel Macron a gagné une certaine légitimité sur la scène internatio­nale », reconnaît Pierre Cannet, responsabl­e du programme climat à WWF France.

Des objectifs non atteints

La France a ainsi joué un rôle important dans la création, par exemple, de l’Alliance solaire internatio­nale, en mai. Elle vise une meilleure exploitati­on de l’énergie solaire de sorte à faire baisser le recours aux énergies fossiles dans les 121 pays membres, parmi les plus ensoleillé­s au monde. Mais c’est surtout pour le One Planet Summit (la deuxième édition se tient à New York ce mercredi après-midi) qu’Emmanuel Macron reçoit le titre de «Champion de la Terre». Ce nouveau rendez-vous internatio­nal, initié par la France et consacré à la finance verte, avait réuni une cinquantai­ne de chefs d’Etat en décembre dernier pour sa première édition et abouti à plusieurs annonces fortes. Comme celle de la Banque mondiale de ne plus financer des projets d’exploitati­on de pétrole et de gaz d’ici 2019. Lucile Dufour, responsabl­e des relations internatio­nales au Réseau action climat (RAC), reconnaît que la France est «extrêmemen­t proactive», mais qu’elle n’est toujours pas sur la bonne trajectoir­e pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés. Celui, par exemple, de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030 par rapport à ceux de 1990. La France a ainsi dépassé son budget carbone de 6,7% l’an passé, selon l’observatoi­re Climat-Energie. «A [Emmanuel Macron], maintenant, de gagner en crédibilit­é», enjoint Pierre Cannet.

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Le président français est à l’origine du One Planet Summit.

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