La peur demeure dans la raison hantée
Le réalisateur de «The Room» renouvelle le film de fantômes avec le très inquiétant « The Little Stranger »
Vrais spectres ou folie collective? Telle est la question qui se pose aux spectateurs dans The Little Stranger de Lenny Abrahamson. Un jeune médecin (Domhnall Gleeson) penche pour la seconde solution quand il débarque, en 1947, à Hundreds Hall, une maison gigantesque. Le réalisateur de The Room a réuni Charlotte Rampling, Will Poulter et Ruth Wilson dans la vieille bâtisse. Ce conte oppressant renouvelle le film de fantômes tout gardant ses ingrédients principaux.
Une ruine sinistre.
Hundreds Hall a sans doute été une riche demeure, mais elle tombe en ruines. Ses propriétaires la maintiennent péniblement debout en vendant leurs terrains pour l’entretenir. L’ensemble ne donne pas envie d’y aller prendre le thé. Mais alors pas du tout.
De mauvais pressentiments.
La servante adolescente et le fils de la maison assurent qu’un esprit malveillant rôde dans le bâtiment. Une gamine impressionnable et un blessé de guerre ne sont pas des sources fiables, mais leurs déclarations sont inquiétantes. Surtout quand un chien, réputé tout doux, croque une invitée. Flippant.
D’étranges phénomènes.
Les sonnettes de l’office se déclenchent toutes seules, des inscriptions rappellent une petite fille décédée, tandis que la maîtresse de maison se couvre de plaies inexpliquées. De quoi faire frissonner et donner envie de quitter les lieux. Vite.
Une envie pas bien nette.
Depuis qu’il a visité Hundreds Hall enfant, le héros est fasciné par la maison, jusqu’à l’obsession. Maintenant, cet échalas psychorigide espère la main de la fille et les clefs de la demeure. Un peu trop, sans doute.
Du boulot pour les cellules grises.
Cette adaptation d’un livre de Sarah Waters en appelle à l’intelligence du public. De belles discussions entre spectateurs sont à prévoir, chacun sortant de la salle avec sa propre théorie sur ce qui s’est déroulé au cours d’une oeuvre inquiétante et intrigante.