20 Minutes

Le cauchemar américain

Les Etats-Unis n’ont plus gagné la Ryder Cup en Europe depuis vingt-cinq ans

- Julien Laloye

Un petit truc infaillibl­e à sortir, quand on vous demande de citer une raison qui vous rend fier d’être européen : « «a fait vingt-cinq ans que les Américains n’ont pas gagné la Ryder Cup chez nous. » Car, oui, depuis 1993, l’armada américaine n’arrive plus à gagner loin de chez elle. Et organiser la Ryder Cup permet de prendre ses aises avec le parcours. Ainsi, Thomas Bjorn, le capitaine de la team Europe, a pu faire passer quelques consignes aux jardiniers du Golf national de Saint-Quentin en Yvelines…

« C’est un parcours qui demande de la réflexion et de la stratégie. » Grégory Havret

« Ce n’est pas un parcours moderne, avec des fairways [partie tondue et roulante du parcours] très larges qui correspond­ent au jeu des grands frappeurs d’aujourd’hui, détaille Grégory Havret, membre du staff de l’équipe européenne. C’est un parcours qui peut se gagner sans utiliser le driver [le club qui permet d’envoyer la balle le plus loin, utilisé au départ]. C’est un parcours qui demande de la réflexion et de la stratégie. » Sous-entendu, les Américains, plutôt du style gros bourrins qui arrosent partout, vont se retrouver bien embêtés sur un parcours tout minus entouré d’eau. Sans oublier les roughs (partie où l’herbe est la plus haute) sur les bords de chaque trou, où la tondeuse n’est pas passée depuis belle lurette.

Une stratégie d’autant plus efficace que les golfeurs d’outre-Atlantique découvrent sur l’instant le parcours d’une Ryder Cup. Cela provoque, quelques fois, des polémiques à n’en plus finir. Au point que les Américains prennent des précaution­s de diplomates suisses au moment d’évoquer cette malédictio­n européenne. « J’essaie d’en parler ouvertemen­t, mais les gens ont l’impression à chaque fois que je désigne des coupables, explique Phil Mickelson. Tout le monde joue un rôle essentiel. On a une équipe de qualité, mais il faut jouer notre meilleur golf au meilleur moment. » Encore une spécificit­é européenne : Les Sergio Garcia ou Ian Poulter ne sont pas les joueurs les plus réguliers du circuit, mais ils parviennen­t plus facilement à atteindre cet état transcenda­ntal lors de la Ryder Cup. Mais la réalité du moment est celle d’une équipe américaine presque injouable et renforcée par l’aura mystique d’un revenant, Tiger Woods. « Les Américains sont énormes, assure Thomas Levet, retenu pour disputer l’épreuve en 2004. «a ressemble à ce qu’on a affronté à Lille avec les Bleus en Coupe Davis : Federer et Wawrinka, 1er et 3e mondial. » Un autre mec blessé au dos qui ressort de nulle part pour nous pourrir l’ambiance? On a déjà donné.

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Le capitaine européen Thomas Bjorn (à g.) étudie le parcours de la Ryder Cup.

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