Le flou plane sur la transparence des rémunérations
La majorité n’a pas encore réussi à accorder ses violons sur le sujet
Les députés ont démarré cette semaine l’examen en séance publique de la loi Pacte, qui ne compte pas moins de 70 articles, la plupart censés « lever les blocages» de l’économie française, selon Bruno Le Maire. Certains élus ont saisi l’occasion que représentait ce texte pour réclamer davantage de transparence sur les rémunérations, conformément à l’engagement du candidat Macron.
Au début du mois, le député LREM Matthieu Orphelin a ainsi déposé un amendement demandant la publication, pour les entreprises de plus de 1000 salariés, des écarts de salaire par « quartile », et de leur évolution dans le temps. Par exemple, si les 25 % des salariés les moins bien payés d’une société Y gagnent moins de 1 500 €, et que les 25 % les mieux payés gagnent plus de 6 000 €, le rapport entre les deux est de 4. Trop transparent pour le gouvernement, qui prévoit la publication du salaire moyen, hors rémunération des dirigeants. L’exécutif envisage néanmoins un petit pas en plus, avec la publication, aussi, du salaire médian. Il marque la frontière entre les 50% de salariés qui gagnent plus que cette somme, et les 50% autres qui gagnent moins. Très insuffisant pour l’ONG Oxfam : «Le salaire médian ne permet pas de voir l’évolution des écarts entre les plus bas salaires et les rémunérations les plus élevées », relève Manon Aubry, porte-parole de l’organisation. Oxfam a donc lancé un appel aux députés pour qu’ils s’engagent à soutenir la publication des écarts de salaire par tranche de 25% – mardi soir, 76 élus soutenaient la démarche, dont 7 LREM.
« Non-dits » « concurrence »
Parmi eux, Sébastien Nadot : « Cela responsabilise la personne qui touche 30 fois plus qu’un autre salarié.» «Si vous donnez trop d’informations, vos concurrents risquent d’en savoir trop sur votre politique salariale et de vous prendre facilement vos meilleurs éléments», répond pour sa part Roland Lescure, président de la Commission des affaires économiques. La transparence sur les écarts de salaire devrait être abordée dans l’hémicycle la semaine prochaine.
La justice a confirmé, mercredi, la saisie des aides publiques du RN ordonnée dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, tout en divisant son montant par deux, soit 1,04 million d’euros. Le parti de Marine Le Pen, qui conteste le principe de la saisie, dit compter se pourvoir en cassation.
L’ascenseur rendu obligatoire dans l’habitat neuf de 3 étages minimim. Le gouvernement va rendre obligatoire « dans les mois qui viennent » la présence d’ascenseurs dans les immeubles neufs d’au moins trois étages, contre quatre actuellement, a confirmé Edouard Philippe.
Bolloré réclame 235 millions dans l’affaire Autolib’. Bolloré a adressé au Syndicat Autolib’Vélib’Métropole, qui réunit les communes utilisatrices de l’ex-service d’autopartage, une facture de 235 millions d’euros. Le syndicat « se réserve la possibilité » de la contester en justice.