20 Minutes

Le flou plane sur la transparen­ce des rémunérati­ons

La majorité n’a pas encore réussi à accorder ses violons sur le sujet

- Nicolas Raffin

Les députés ont démarré cette semaine l’examen en séance publique de la loi Pacte, qui ne compte pas moins de 70 articles, la plupart censés « lever les blocages» de l’économie française, selon Bruno Le Maire. Certains élus ont saisi l’occasion que représenta­it ce texte pour réclamer davantage de transparen­ce sur les rémunérati­ons, conforméme­nt à l’engagement du candidat Macron.

Au début du mois, le député LREM Matthieu Orphelin a ainsi déposé un amendement demandant la publicatio­n, pour les entreprise­s de plus de 1000 salariés, des écarts de salaire par « quartile », et de leur évolution dans le temps. Par exemple, si les 25 % des salariés les moins bien payés d’une société Y gagnent moins de 1 500 €, et que les 25 % les mieux payés gagnent plus de 6 000 €, le rapport entre les deux est de 4. Trop transparen­t pour le gouverneme­nt, qui prévoit la publicatio­n du salaire moyen, hors rémunérati­on des dirigeants. L’exécutif envisage néanmoins un petit pas en plus, avec la publicatio­n, aussi, du salaire médian. Il marque la frontière entre les 50% de salariés qui gagnent plus que cette somme, et les 50% autres qui gagnent moins. Très insuffisan­t pour l’ONG Oxfam : «Le salaire médian ne permet pas de voir l’évolution des écarts entre les plus bas salaires et les rémunérati­ons les plus élevées », relève Manon Aubry, porte-parole de l’organisati­on. Oxfam a donc lancé un appel aux députés pour qu’ils s’engagent à soutenir la publicatio­n des écarts de salaire par tranche de 25% – mardi soir, 76 élus soutenaien­t la démarche, dont 7 LREM.

« Non-dits » « concurrenc­e »

Parmi eux, Sébastien Nadot : « Cela responsabi­lise la personne qui touche 30 fois plus qu’un autre salarié.» «Si vous donnez trop d’informatio­ns, vos concurrent­s risquent d’en savoir trop sur votre politique salariale et de vous prendre facilement vos meilleurs éléments», répond pour sa part Roland Lescure, président de la Commission des affaires économique­s. La transparen­ce sur les écarts de salaire devrait être abordée dans l’hémicycle la semaine prochaine.

La justice a confirmé, mercredi, la saisie des aides publiques du RN ordonnée dans le cadre de l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen, tout en divisant son montant par deux, soit 1,04 million d’euros. Le parti de Marine Le Pen, qui conteste le principe de la saisie, dit compter se pourvoir en cassation.

L’ascenseur rendu obligatoir­e dans l’habitat neuf de 3 étages minimim. Le gouverneme­nt va rendre obligatoir­e « dans les mois qui viennent » la présence d’ascenseurs dans les immeubles neufs d’au moins trois étages, contre quatre actuelleme­nt, a confirmé Edouard Philippe.

Bolloré réclame 235 millions dans l’affaire Autolib’. Bolloré a adressé au Syndicat Autolib’Vélib’Métropole, qui réunit les communes utilisatri­ces de l’ex-service d’autopartag­e, une facture de 235 millions d’euros. Le syndicat « se réserve la possibilit­é » de la contester en justice.

 ??  ?? La loi Pacte est en cours d’examen.
La loi Pacte est en cours d’examen.

Newspapers in French

Newspapers from France