Une modification génétique perturberait le sevrage du tabac
Vous n’arrêtez pas d’arrêter de fumer et vous ne comprenez pas pourquoi ? La réponse se trouve peut-être dans vos gènes. Selon une étude menée par les chercheurs du CNRS et de l’Inserm, publiée jeudi dans la revue Current Biology, «une mutation présente dans le gène CHRNA5 codant pour la sous-unité a5 des récepteurs nicotiniques » est impliquée dans le comportement de rechute. En clair, les porteurs de cette mutation génétique ont plus de risques de reprendre la cigarette.
Quel espoir cette découverte permetelle de nourrir dans la lutte contre l’addiction au tabac ? « En mettant le doigt sur une sous-unité spécifique de récepteurs nicotiniques, on peut envisager des pistes thérapeutiques permettant d’imaginer une action très ciblée », projette Benoît Forget, chercheur au sein de l’unité de neurobiologie intégrative des systèmes cholinergiques (Institut Pasteur/ CNRS) et premier auteur de l’étude. Son autre auteur, et responsable de l’unité citée ci-dessus, Uwe Maskos, ajoute : « Un médicament capable d’augmenter l’activité des récepteurs nicotiniques contenant la sous-unité a5 pourrait permettre de réduire la consommation de tabac et le risque de rechute après sevrage. » Une piste plus que prometteuse. Chaque année, sept millions de personnes meurent à cause du tabagisme dans le monde.