20 Minutes

La réforme des peines dans le collimateu­r des magistrats

- Hélène Sergent

Annoncé en mars, le vaste projet de réforme de la justice est débattu à partir de ce mardi au Sénat. Et, s’il est un volet qui a déjà bien fait parler de lui, c’est celui de la refonte des peines, l’ambition de la Chanceller­ie étant de leur «redonner du sens», «assurer [leur] exécution effective » et « désengorge­r les prisons ».

Toutefois, certaines mesures, comme la suppressio­n des peines d’emprisonne­ment de moins d’un mois et la détention à domicile pour les peines entre un et six mois, ne convainque­nt pas certains magistrats. «Quand le tribunal doit juger un multirécid­iviste, mais que la gravité des faits qui lui sont reprochés ne justifie pas un emprisonne­ment de plus d’un an, les juges peuvent quand même estimer qu’il est opportun de le placer en détention. Or, avec cette réforme, la tentation sera forte de condamner à une peine supérieure à un an pour qu’il soit placé en détention », analyse Marc Lifchitz, secrétaire général adjoint du syndicat FO-Unité magistrats. « Il y a un gros risque d’effet pervers », résume Juliane Pinsard, secrétaire nationale du Syndicat de la magistratu­re.

Aujourd’hui, les organisati­ons profession­nelles redoutent le vote du texte sans modificati­on majeure. Des rassemblem­ents sont prévus ce mardi devant le Sénat pour protester contre le projet de loi.

Newspapers in French

Newspapers from France