Le Brésil tiraillé entre deux extrêmes
La direction que va prendre le Brésil est imprévisible. Le plus grand pays d’Amérique latine s’acheminait en effet lundi vers un second tour de la présidentielle pouvant lui donner un chef d’Etat d’extrême droite comme de gauche.
Jair Bolsonaro, le député nostalgique de la dictature militaire, s’est qualifié dimanche avec 46 % des votes. Une performance à la mesure du phénomène électoral qu’il est devenu ces dernières semaines après avoir été victime d’un attentat. Mais il n’a pas été élu président au premier tour comme il l’espérait. Il se retrouvera le 28 octobre face à Fernando Haddad (29%), du Parti des travailleurs (PT), dans un duel incertain et symptomatique de l’extrême polarisation que cette campagne a révélée.
L’un et l’autre vont essayer d’être plus consensuels en nouant des alliances vers le centre, très convoité. Ils devront aussi tenter de limiter le fort rejet qu’ils inspirent l’un comme l’autre dans l’électorat de 147 millions d’habitants. Les Brésiliens sont anxieux pour l’avenir de la démocratie dans ce pays éprouvé par une dictature (1964-1985), tout en rejetant un retour aux affaires du PT, impliqué dans des affaires de corruption.