Une première pour les Poilus
La Ville va inaugurer un monument inédit, dédié aux Parisiens morts durant la Grande Guerre
Quatre-vingt-quatorze mille quatre cent quinze. C’est le nombre de Parisiens tombés au combat durant la Première Guerre mondiale. Mais ce n’est qu’aujourd’hui, un siècle après le conflit, qu’un monument va leur être dédié dans la capitale. Dimanche 11 novembre, à l’occasion du centenaire de l’Armistice, la maire de Paris, Anne Hidalgo, va inaugurer un ensemble où leurs noms seront inscrits. Il sera installé sur le mur d’enceinte du Père-Lachaise, le long du boulevard de Ménilmontant (20e). Entre 1918 et 1925, dans l’immense majorité des villes et villages de France, près de 30 000 monuments aux morts ont été édifiés. Mais jamais à Paris. Pourquoi ?
«C’était un peu du bricolage»
Dans la capitale, à l’époque, « il n’y avait pas les moyens techniques, ce sont donc des “bribes” de monuments qui ont été installés », explique Catherine Vieu-Charier, adjointe aux questions relatives à la mémoire et au monde combattant, ainsi que chargée des fonctions de correspondant défense. Aujourd’hui encore, dans chaque arrondissement, on trouve ainsi des plaques dans des écoles, des listes dans des églises, des livres d’or dans des mairies. « C’était un peu du bricolage », glisse l’élue. Alors, il y a six ans, la Ville s’est alliée à la Sorbonne pour collecter tous les noms des victimes parisiennes et dresser une liste qui se rapproche le plus possible de la réalité. Près de 95 000 identités sont remontées à la surface. « Nous avons travaillé à partir de la base de données du ministère de la Défense, ça a été une très grosse tâche scientifique pour vérifier et contrôler. Un travail de titan», note Catherine Vieu-Charier. Un monument virtuel a également été mis en ligne pour être enrichi d’actes de décès, de pièces et d’informations historiques. Et ce, pour aboutir à l’édification d’un monument physique. « Cent ans après, nous faisons revenir nos Poilus dans la ville », se félicite l’élue.
Mesurant 280 m de long pour 1,3 m de haut, le monument municipal en acier et orné du blason de la Ville de Paris sera un « symbole de l’ampleur du conflit et du nombre de victimes, décrit la Mairie. Son horizontalité évoque ce trait d’union intemporel entre les générations passées et celles à venir, tandis que sa couleur bleu horizon rappelle la France et la teinte de l’uniforme des Poilus. » Les 94 415 noms seront listés par ordre alphabétique et date de décès et gravés sur cet espace. Selon la Mairie, « un aménagement végétal et paysager lui a été consacré, afin de faciliter son appropriation par le public et d’en faire un lieu propice au recueillement et au souvenir ». Le Louvre cherche mécènes afin de restaurer l’arc du Carrousel. Le Louvre, dans le cadre de sa campagne annuelle Tous mécènes !, a lancé mardi un appel aux dons privés pour restaurer l’arc du Carrousel, monument de l’époque napoléonienne emblématique du jardin des Tuileries. Enjeu : réunir un million d’euros avant le 31 janvier.