La greffe des ventes de plantes pas cher prend bien
L’envie de verdir son quotidien à moindres frais croît chez les citadins
Trois mille personnes se sont ruées début octobre à la vente de plantes à tarifs réduits organisée par le collectif de paysagistes Plantes pour tous. Et quatorze mille se disent intéressées sur Facebook par l’event similaire que donne ce week-end Le Goût des plantes. Cet engouement pour l’achat de yuccas, de bonsaïs et autres a piqué notre curiosité : s’agit-il de plans cachés pour se procurer de la weed, assister à des concerts sauvages, faire des rencontres ? Ben non. Enquête menée, il faut reconnaître que ce désir de verdir, à moindres frais, son quotidien, est bien réel. « Nous nous sommes rendu compte que les plantes étaient très chères en milieu urbain et qu’il y avait peu de choix», explique Léo, l’un des cofondateurs de Plantes pour tous. Ainsi, depuis 2017, le collectif met sur pied sur pied une vente par mois dans des boutiques «éphémères» ou des espaces de coworking. A des prix imbattables : 95% de leurs plantes sont vendues à 2, 5 et 10 €. Le secret ? Les acheter « en Europe, au bon prix, mais avec le moins de marge possible. Et ce ne sont pas des fins de stock », insiste Léo. A l’arrivée, «sur le produit à 5 €, la différence de prix va de 50 centimes à 3 € par rapport à une jardinerie plus classique», assure-til. Un bon plan, pour les acheteurs les plus rapides tout du moins.
« Dépoussiérer la jardinerie »
« J’aurais apprécié un petit mot sur l’event afin de ne pas me déplacer pour rien. A 15 h, il n’y avait plus rien», déplore une internaute. Louis, lui, ne rempilera pas : « Je suis arrivé à l’aube, il y avait une queue de malade. Près de deux heures. C’est rédhibitoire. Je n’y retournerai pas.» Des récriminations dont a conscience Léo : « On sait que c’est pénible. On lutte contre la file d’attente. Ça prouve aussi qu’il y avait un manque dans nos villes.» Un manque qui, lorsqu’il peut être comblé, éclôt en fierté étalée sur les réseaux, principalement Instagram. Une façon de « dépoussiérer le milieu un peu vieillot de la jardinerie», se félicite le collectif, qui a planté son concept dans d’autres villes françaises et en Belgique.