Un bazar émouvant de réalité
Une fable hyperréaliste, dense et émouvante, sur l’errance d’un gamin livré à lui-même dans les rues de Beyrouth. Capharnaüm, c’est un peu Les Misérables de nos jours au Proche-Orient. Un film récompensé d’un prix du jury à Cannes et signé de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, dans lequel les enfants tiennent la vedette.
« Sais-tu pourquoi tu es au tribunal ? » demande le juge à Zain, le jeune héros du film. «Je veux attaquer mes parents en justice, pour m’avoir mis au monde ! » répond-il. Cette réplique est la plus écrite d’un scénario que Nadine Labaki a laissé ouvert à l’improvisation d’acteurs amateurs, recrutés dans la rue. Tous les moments où la fiction et la réalité se télescopent contribuent à la sincérité du film. « Rien n’est fantasmé, affirme Nadine Labaki. Et ce qui arrive aux personnages du film est nettement moins terrible que dans la réalité. » Si le film se termine bien pour les personnages, dans la réalité aussi, leur situation semble s’être stabilisée. « Le sourire de Zain à la fin du film prend tout son sens : il ne sourit plus seulement pour la caméra, il sourit en vrai. » Le Rewind. Regardez la chronique vidéo décalée qui revient sur les faits insolites du jour. Aujourd’hui, un innocent retrouve la liberté après vingt ans passés en prison.