«Les musées sont responsables »
Le chargé des collections africaines au musée du quai Branly, Aurélien Gaborit, réagit à la question des restitutions d’oeuvres en Afrique
Alors qu’Emmanuel Macron a demandé un rapport sur la mise en oeuvre du retour, dans leurs pays d’origine, d’oeuvres d’art africaines conservées dans les musées français, France 3 consacre, ce mercredi à 23h45, son magazine «Avenue de l’Europe » à la question des restitutions d’oeuvres d’art aux pays colonisés. Aurélien Gaborit, responsable des collections africaines au musée du quai Branly et commissaire de l’exposition «Madagascar, arts de la Grande Ile » (jusqu’au 1er janvier, à Paris), revient sur ce débat.
Le musée du quai Branly est-il favorable à un retour d’oeuvres d’art africain dans leurs pays d’origine ?
Oui, bien sûr. La mission actuelle étudie les conditions qui rendront ces mouvements d’oeuvres possibles. Outre la loi, quels sont les obstacles à des restitutions ?
Les obstacles sont de différentes natures, mais tous rejoignent une considération : la bonne conservation des oeuvres. Les musées sont responsables des oeuvres qu’ils conservent. Les musées français sont parfois accusés de s’opposer frontalement aux demandes de restitution…
Il y a beaucoup de fantasmes autour de ces demandes, qui sont très peu nombreuses. Les musées français ont des politiques strictes sur l’acquisition des oeuvres, dont le parcours et l’origine sont scrupuleusement étudiés. Pour les oeuvres dont nous avons «hérité» et dont le statut légitime un potentiel retour dans leur pays d’origine, nous favorisons une collaboration. Concernant l’actuelle exposition « Madagascar », certaines oeuvres présentées font-elles l’objet d’une demande de restitution ?
Non. Outre des oeuvres de nos collections, nous avons des prêts venus du Metropolitan de New York aussi bien que du musée des Confluences à Lyon et, bien sûr, du musée d’Art et d’Archéologie d’Antananarivo, à Madagascar.