Joyeuses retrouvailles !
Ajaccio et Le Havre s’affrontent ce vendredi en L2, cinq mois après le barrage explosif en Corse
C’était la grande affaire du printemps, avant que l’été russe ne fasse chavirer le pays et oublier la vulgarité d’un barrage de L2. Tout avait commencé par le bus caillassé des joueurs du Havre, le 18 mai, à leur arrivée aux abords du stade d’Ajaccio. Le match, reporté au 20, avait complètement dégénéré. Insultes racistes et pressions physiques (selon le clan normand) en tribunes, pétages de plomb, cartons rouges à gogo…
Ajaccio reste très marqué
«Avec le recul, ce qui s’est passé ce soir-là est regrettable, raconte le gardien havrais Yohann Thuram. Le contexte corse, avant d’y aller, on le connaît. On sait qu’ils vont jouer sur l’intimidation. On n’a pas peur d’y retourner, même si on y va avec une idée derrière la tête.» Du côté ajaccien, on a préféré ne pas répondre aux journalistes avant ces retrouvailles. La colère n’est pas vraiment retombée depuis cette lettre ouverte sanglante envoyée aux instances du foot français par Alain Orsoni, vice-président de l’ACA, dénonçant « l’anti-corsisme primaire de la commission de discipline de la LFP», après les sanctions prises à l’encontre d’Ajaccio. Loïc, qui effectue tous les déplacements pour voir jouer l’ACA à l’extérieur, reste très marqué par ce barrage et ses conséquences. « On est passé pour les pires supporters du monde, le club aussi. Il faut voir les insultes sur les réseaux sociaux. A partir du moment où on a perdu contre Toulouse [en finale des barrages], les autres sont passés à autre chose. Mais, pour nous, c’est difficile. Pour parler avec les joueurs, ils sont entrés dans une spirale négative et ils n’en sortent pas. Des supporters au président, tout le monde est atteint. » Le retour du Havre tombe pile pour ranimer les braises. Peu d’inquiétude a priori côté normand : « On va être “bien” accueilli, imagine Yohann Thuram, mais il faudra faire abstraction du contexte. L’enjeu est différent, il n’y a que trois points à prendre.» Dans les rangs acéistes, il y a de l’impatience, comme si on avait hâte de ces retrouvailles, pour faire le deuil d’un épisode qui n’a grandi personne. Des messages de mobilisation ont été envoyés sur les réseaux sociaux, avec un seul mot d’ordre : surtout, pas de problèmes.