De grand singe à « personne non humaine »
Comment mieux protéger les grands singes – dont certaines espèces de gorilles et d’orangsoutans sont au bord de l’extinction, selon le dernier bilan de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)? En les dotant d’un statut juridique spécifique, comme avancé dans un appel lancé en avril par l’actrice Nathalie Baye, la primatologue Sabrina Krief ou encore l’expatronne du Medef Laurence Parisot. Il ne s’agirait pas de les mettre sur le même pied que les êtres humains et de leur reconnaître les mêmes droits, explique le professeur de droit Jean-Pierre Marguénaud, mais de «s’inspirer de la personne morale ». Une personnalité juridique qui s’applique aux associations, fondations… Pour la philosophe Florence Burgat, spécialiste de la condition animale, les animaux ne seraient pas les seuls à gagner d’un changement législatif. « On ne peut pas éduquer les humains à se respecter entre eux tant qu’il y aura en même temps un blanc-seing vis-à-vis des animaux. »