L’avenir est loin d’être merveilleux pour Le Wonder
Friches artistiques indépendantes, friches culturelles publiques… Entre 1500 et 1800 «tiers lieux » existent en France, selon un rapport remis au gouvernement en septembre. Mais certains projets indépendants craignent de disparaître face aux initiatives plus commerciales. Pour Le Wonder, c’est déjà une réalité. Installés à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), dans la tour Liebert, les 65 artistes du collectif voient avec d’autant plus d’angoisse les tractopelles commencer leurs travaux de démolition que « nous n’avons aucune solution de repli pour installer ailleurs en petite couronne nos ateliers et espaces d’exposition», s’inquiète Nelson Pernisco, président du collectif. Certes, lui et ses camarades savaient qu’ils allaient devoir plier bagage un jour ou l’autre. L’accord passé avec le promoteur Novaxia pour occuper la friche contre un loyer modéré était temporaire. Ils imaginaient toutefois recevoir d’autres propositions pour poursuivre leur projet, reconnu tant par les institutions culturelles nationales que par les habitants de Bagnolet. Las : «Les adjoints à l’urbanisme et à la culture que nous avons rencontrés n’ont eu aucune réponse à nous apporter, regrette Nelson Pernisco. Et la ville elle-même a des difficultés pour trouver du foncier pour ses projets !» Le 10 octobre, Le Wonder a publié une tribune dans Libération demandant aux autorités de faire pression sur les acteurs privés afin qu’ils limitent leurs appétits d’espaces vacants à vocation commerciale. Ce qui risque de faire disparaître la création indépendante.