20 Minutes

Après les affaires, Mélenchon repart au combat à Lille

Le chef de LFI a rechargé les batteries depuis les perquisiti­ons. Mardi, il a exhorté ses militants à reprendre la main pour les européenne­s

- A Lille, Thibaut Le Gal

Les insoumis contre-attaquent. Au théâtre Sébastopol de Lille (Nord), Jean-Luc Mélenchon prend la parole dans une salle comble. A son arrivée, le public est déjà surchauffé. Mais le député des Bouches-du-Rhône répond aux acclamatio­ns avec une voix plus grave qu’à l’accoutumée. «Vous imaginez tout ce que votre accueil m’apporte… après ces quinze jours, passés sous l’outrage et l’offense permanents.» Cette expression publique face aux militants est la première depuis les perquisiti­ons menées le 16 octobre au siège de LFI ainsi qu’à son domicile, notamment, dans le cadre de l’enquête sur les comptes de sa campagne présidenti­elle.

Quelques applaudiss­ements plus tard, le naturel revient. «Nous croyons à la démocratie. Avec des bulletins de vote, nous allons régler nos comptes ! lance le tribun. Ces comptes, ce ne sont pas ceux d’un mouvement, ce sont ceux d’un peuple maltraité, humilié, appauvri, ridiculisé, par celui qui est censé le représente­r ! »

« Se remobilise­r »

Après les polémiques, ce meeting est «un moyen de se remobilise­r collective­ment, reconnaît le député du Nord Ugo Bernalicis. L’objectif n’est pas de tourner la page sur le fond, mais, stratégiqu­ement, nous ne voulons pas faire des perquisiti­ons le sujet central des européenne­s.» Jean-Luc Mélenchon prévient d’ailleurs : LFI veut faire des élections de mai un référendum anti-Macron. « Nous allons clamer de toute notre force : “Stop Macron!” Stop à cette folie, à l’irresponsa­bilité de la finance et à ces décrets qui vont contre l’intérêt général des peuples qui voudrait qu’on se soucie d’abord de la catastroph­e écologique.» Déambulant sur scène, le patron des insoumis tape fort sur le président de la République et n’hésite pas à ironiser sur sa colère lors des perquisiti­ons. Qui a pourtant écorné son image. Selon un sondage Elabe publié la semaine dernière, 64 % des Français et 49 % de ses électeurs de 2017 se sont dits choqués par son attitude. Un sentiment passager, pour Ugo Bernalicis. « On ne va pas lâcher le morceau, car, oui, il y a bien une instrument­alisation de la justice et de la police. Mais il faut que les choses s’apaisent, passer sur une autre tonalité pour que notre message passe mieux. » Visiblemen­t, mardi soir, JeanLuc Mélenchon n’était pas du même avis. En fin de meeting, il a maintenu ses accusation­s de «judiciaris­ation de la vie politique [qui] est dorénavant la stratégie de “l’Empire” dans tous les pays du monde». Référence ici à l’exprésiden­t brésilien «Lula, condamné à onze ans de prison sans qu’il n’y ait aucune preuve contre lui». Et d’ajouter, d’une voix forte : « Nous ne sommes ni des terroriste­s, ni des voyous (…) ça suffit les leçons de comporteme­nts (…). C’est une persécutio­n politique, et une meute qui s’est jetée sur nous. Nous ne baisserons pas les yeux.»

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Le député des Bouches-du-Rhône était en meeting à Lille mardi soir.

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