20 Minutes

Un gros besoin de petits coins

Le Groupe écolo de Paris veut que soient créés des lieux d’aisance gratuits et ouverts 24 h/24

- Romain Lescurieux

Des toilettes pour toutes et tous. Après la polémique de l’été autour des « uritrottoi­rs » installés cet été dans la capitale, le Groupe écolo de Paris (GEP) veut rectifier le tir. « Ces uritrottoi­rs ne conviennen­t qu’aux personnes ayant la capacité d’uriner debout, excluant les femmes. Et la population parisienne est composée à plus de 50 % de femmes », note la formation politique. Au prochain Conseil de Paris qui s’ouvre ce mercredi, les Verts vont déposer un voeu en faveur de toilettes publiques mixtes, gratuites, ouvertes 24 h/24 et « non anxiogènes ». Actuelleme­nt, plus de 400 sanisettes sont installées dans Paris, dont près de 150 sont ouvertes 24 h sur 24, notamment sur les lieux à forte fréquentat­ion. Pour les Verts, cela n’est pas suffisant.

« Il faut réinvestir les toilettes publiques comme celles qui existaient avant, par exemple, au niveau du métro Bonne Nouvelle [transformé­es un temps en espace de fête]. Cela fonctionna­it », explique David Belliard, président du groupe. Il y a quelques années, les sanisettes high-tech ont remplacé les lavatories historique­s de la capitale et les vespasienn­es. Mais elles n’ont pas réglé les problèmes de miction sur la voie publique. En 2017, 5 381 personnes ont été verbalisée­s à Paris pour ce motif. Un chiffre en progressio­n de 165 % par rapport à 2016, selon les chiffres de la brigade anti-incivilité de la Mairie de Paris. Le groupe écolo veut ainsi mieux mailler le territoire parisien de toilettes publiques et nouer des partenaria­ts avec les restaurant­s et café pour « permettre à tout.e.s les usager.e.s de l’espace public d’utiliser leurs toilettes gratuiteme­nt ». Notamment les personnes sans domicile fixe. « Il faut aussi que la ville soit attentive à la parité dans l’urbanisme », abonde Fatoumata Koné, élue du 19e arrondisse­ment. Le groupe milite pour que les femmes comme les hommes puissent « les utiliser sans discrimina­tion ». « Pourquoi les tables à langer sont-elles uniquement présentes dans les toilettes pour femmes ? Pourquoi trouve-t-on des distribute­urs de préservati­fs et encore trop peu de distribute­urs de protection­s périodique­s ? Pourquoi ne penset-on pas les toilettes destinées aux femmes pour être adaptées aux utilisatri­ces de coupes menstruell­es ? », questionne­nt les Verts.

Selon eux, l’argent public investi dans les dispositif­s « anti-pipi » pourrait surtout être « investi dans le développem­ent de toilettes publiques ».

«Il faut aussi que la ville soit attentive à la parité dans l’urbanisme. » L’élue Fatoumata Koné

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Les écologiste­s parisiens souhaitent des toilettes mixtes, et non plus séparées.

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