Soolking, entre freestyles et style libre
Après son single «Dalida», son premier album, «Fruit du démon», connaît un succès grandissant
« Ce n’est pas du rap que je fais. C’est un délire. Soit on adhère, soit on n’adhère pas. C’est du Soolking. » A la terrasse d’un café parisien pour la promo de Fruit du démon, son premier album sorti début novembre, l’artiste algérien reconnaît volontiers que sa musique a de quoi intriguer. Soolking mélange différentes cultures musicales (rap, raï, reggae, R’n’B…) et s’inspire aussi bien de Dalida que des mangas. Le musicien de 28 ans tient d’ailleurs son surnom d’un personnage de « One Piece ». Avec sa musique bien à lui, Soolking connaît un succès grandissant. Le titre « Dalida » s’est classé sixième du top mondial, à côté de pointures comme Drake ou Cardi B, et son clip cumule plus de 72 millions de vues sur YouTube.
Après des expériences comme acrobate et danseur, le jeune homme opte pour la musique sous le blaze MC Sool. Bingo ! Africa Jungle, le groupe qu’il forme avec des potes d’enfance, rencontre son petit succès. Pour booster leur carrière, ils décident de se frotter à l’Hexagone. Et ça ne manque pas. Soolking se fait repérer par la société de prod marseillaise Hyper Focal et signe ses premiers succès, « Milano », « Mi amigo », puis intègre le « Cercle » de Sofiane, qui le prend sous son aile avec son label Affranchis. Début 2018, un de ses freestyles sur Skyrock explose tous les records. Mais c’est avec « Dalida », cet été, que l’artiste élargit son audience. Loin des codes habituels du rap, le clip de ce titre met en scène l’ascension d’un mime. « Il raconte ma vie, précise Soolking. Comment j’ai galéré, comment les gens ne croyaient pas en moi… et comment j’ai franchi les étapes et réussi à leur montrer qu’ils avaient tort. » Et pourquoi Dalida? «Je me vois un peu en elle parce qu’elle a traversé les frontières et a fini par exploser à l’échelle mondiale avec sa musique.»
Il vise certes la lune, mais Soolking a conscience qu’il peut exploser en plein vol. « La musique est un peu un “fruit du démon”, il y a aussi un côté sombre, lance-t-il. Tu peux aussi oublier la vraie vie et rester sur ton nuage. Mais quand tu en tombes, il faut avoir les épaules pour assumer. » Un défi qui ne semble pas l’effrayer, le jeune homme ne cachant pas ses ambitions : « C’est un premier album. Dans “One Piece” il y a plusieurs océans. Là, on est au premier, on n’est pas arrivé à Grand Line, le plus grand. Donc tranquille. » Avant de s’attaquer aux Etats-Unis, Soolking va devoir conquérir East Blue, la France, où il ne devrait pas tarder à annoncer une tournée.
«Je me vois un peu en Dalida, parce qu’elle a traversé les frontières avec sa musique.»