La pneumonie garde l’air mauvais
Ce lundi est consacré à cette maladie trop méconnue des voies respiratoires
La pneumonie, une maladie aussi grave que méconnue ? Ce lundi 12 novembre a lieu, comme chaque année depuis 2009, la journée mondiale consacrée à cette infection des voies aériennes. Elle doit servir à sensibiliser le public à la «principale cause (15%) de mortalité infectieuse chez les enfants de moins de 5 ans» à travers le globe, nous fait savoir l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Car, nous avons tendance à l’oublier, la pneumonie demeure plus létale que le paludisme ou la rougeole. Rien qu’en 2015, 922 136 enfants de moins de 5 ans ont succombé des suites de cette maladie aiguë qui touche particulièrement les âges extrêmes de la vie, c’est-à-dire avant 2 ans et après 65 ans.
Entre 600 000 et 700 000 Français contractent chaque année une pneumonie. « Le tabagisme, et particulièrement le tabagisme passif chez les enfants, est un grand facteur de risques. Cela explique que nous retrouvons des cas dans tous les pays du monde », précise Jean-Philippe Santoni, pneumologue à la Fondation du souffle, en pointant aussi du doigt les systèmes de chauffage et de cuisine au bois ou à la bouse. C’est en Asie du Sud-Est et en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante.
Un problème mondial
«La malnutrition est une explication, en particulier si les enfants ne sont pas allaités suffisamment longtemps, ajoute-t-il. Ce qui ne leur laisse pas le temps d’acquérir les anticorps dont ils ont besoin.» Cependant, les conséquences ne sont pas partout les mêmes. « Dans ces régions du globe, les enfants gravement malades deviennent, faute de soins, incapables de s’alimenter. Ils peuvent aussi perdre conscience, convulser ou faire des hypothermies. Nombre de décès sont en réalité imputables à des complications consécutives à la pneumonie», ajoute Jean-Philippe Santoni. La journée du 12 novembre cherche à « susciter des actions, y compris des investissements continus de donateurs, car, bien que les vaccins et d’autres efforts de prévention réduisent le fardeau de la maladie, il reste encore beaucoup à faire », conclut l’OMS. Un dernier conseil : en cas de contamination, lavez-vous les mains régulièrement.
«De nombreux décès sont imputables à des complications. » Jean-Philippe Santoni, pneumologue