Les Sages saisis sur la loi anti-prostitution
La loi d’avril 2016, qui pénalise les clients de prostituées, est-elle contraire au droit à la vie privée et à la liberté d’entreprendre? Le Conseil d’Etat a accepté de transmettre aux Sages une question prioritaire de constitutionnalité déposée par neuf associations, dont Médecins du monde et le Syndicat du travail sexuel, et cinq travailleurs du sexe.
C’est « un premier pas vers la censure de la loi », s’est félicité Médecins du monde. L’ONG rappelle que son enquête publiée en avril avait révélé « les conséquences néfastes de cette loi sur la santé, l’intégrité physique, les droits et les conditions de vie des travailleuses du sexe en France ». Le Mouvement du nid, favorable à la nouvelle législation, estime au contraire que «abroger la pénalisation du client, ce serait favoriser la loi du plus fort (…). Pénaliser est indispensable pour abolir la violence, car sans acheteur il n’y a pas de prostitution. » Le Conseil constitutionnel a trois mois pour se prononcer.