Même pitch, deux ambiances
« 20 Minutes » s’est amusé à comparer l’ancien et le nouveau « Suspiria », à l’occasion de la sortie du film de Luca Guadagnino
En 1977, Dario Argento a fasciné et terrifié les amoureux de cinéma fantastique avec Suspiria. Aujourd’hui, Luca Guadagnino reprend à son compte l’histoire de cette jeune Américaine (incarnée par Dakota Johnson) tombée dans un repaire de sorcières caché dans une école de danse. «Je n’ai pas cherché à livrer une copie de l’original, précise le réalisateur de Call Me by Your Name (2017). J’ai adapté l’univers créé par Daria Nicolodi et Dario Argento à mes propres obsessions. » 20 Minutes a joué au jeu des différences en comparant les deux versions.
Une esthétique différente. Aux couleurs flamboyantes et chaleureuses du film de Dario Argento, Luca Guadagnino a préféré des tonalités plus sobres. Il fait gris dans l’académie de danse où seules certaines scènes de ballet apportent des touches de rouge sombre.
Une musique différente. La bande-son pop et dynamique des Goblin a été remplacée par la musique de Thom Yorke, chanteur de Radiohead dont la mélancolie correspond mieux à l’atmosphère feutrée du nouveau film.
Un contexte différent. Luca Guadagnino situe l’action à Berlin dans une période troublée par les attentats et par les fantômes de la Seconde Guerre mondiale. Les agissements des sorcières sont inhérents à ce contexte. Il n’y avait rien de semblable dans le premier film tourné à Munich, où la ville est à peine montrée. Des ambitions différentes. Le premier film était une pure merveille gorissime destinée à faire frissonner. Le second Suspiria a d’autres ambitions, dont celle de faire réfléchir sur le rôle des femmes dans la société et la façon dont elles doivent se battre pour exister.