20 Minutes

Macron adoucit le ton, mais ne cède pas sur le fond

Le président et son n°2 ont déployé leurs efforts pour répondre à la colère des « gilets jaunes »

- Laure Cometti

La contre-attaque de l’exécutif à la fronde des «gilets jaunes» a eu lieu mercredi, en deux temps. Après s’être concerté au sujet de la colère des Français, le tandem exécutif a coordonné sa réaction.

Le matin, le Premier ministre Edouard Philippe a dévoilé sur RTL des mesures pour aider les ménages à alléger leur facture énergétiqu­e. Il a notamment dégainé un élargissem­ent du chèque énergie et une super-prime à la conversion. Des annonces qui n’ont pas été accueillie­s favorablem­ent par l’opposition, à droite comme à gauche, et qui n’ont pas semblé faire désarmer les « gilets jaunes», ni infléchir l’opinion. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, plus de 7 Français sur 10 sont favorables à ces mesures, mais un peu moins de 50 % les jugent efficaces pour augmenter leur pouvoir d’achat. Une large majorité des sondés souhaite que l’exécutif abandonne la hausse de la fiscalité sur les carburants, ce que le gouverneme­nt s’est refusé à faire.

A la mi-journée, le porte-parole du gouverneme­nt a rapporté les propos du président lors du Conseil des ministres. Il « a appelé à respecter la colère des personnes qui participer­ont à ces événements (…) Et, en même temps, il faut aussi respecter ceux qui ne participen­t pas à ce mouvement et qui doivent pouvoir ce jour-là circuler librement », a résumé Benjamin Griveaux.

Changement sur la forme

L’interview du président, le soir, sur TF1 et LCI, est venue parachever cette journée placée sous le signe de la reprise en main par l’exécutif, malmené depuis plusieurs jours par l’opposition. Depuis le porte-avions Charles-de-Gaulle, Emmanuel Macron n’a reconnu aucune erreur ni concédé d’infléchiss­ement de son programme

de réformes. Il a dénoncé « une forme de poujadisme contempora­in » et les « récupérati­ons politiques ». Mais il a fait un mea culpa sur sa gouvernanc­e, regrettant un échec : « Je n’ai pas réconcilié le peuple français avec ses dirigeants.» Peu après, il a admis : « Nos concitoyen­s attendent de la protection, de la considérat­ion et du respect. La considérat­ion, on ne l’a sans doute pas assez montrée.» Le chef de l’Etat veut désormais rectifier le tir, « écouter, et décider d’une manière différente, pas toujours à Paris, aller se confronter au terrain, beaucoup plus». Reste à voir si ces voeux se traduiront dans les méthodes de concertati­on et de décision du gouverneme­nt.

 ??  ?? Edouard Philippe et Emmanuel Macron se sont chacun exprimés mercredi.
Edouard Philippe et Emmanuel Macron se sont chacun exprimés mercredi.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France