20 Minutes

« After My Death », très dur, très juste

- Caroline Vié

Kim Ui-seok entraîne le spectateur dans un lycée de Corée du Sud avec After My Death où une adolescent­e, harcelée par ses condiscipl­es, se donne la mort. Le réalisateu­r livre un film très dur qui n’est pas sans rappeler la série « 13 Reasons Why ». Le suicide des jeunes semble être un phénomène internatio­nal, mais «il est plus aigu encore en Corée, où il est considéré comme un choix de vie respectabl­e», explique Juliette Morillot, coauteure du Monde selon Kim Jong-un (éd. Robert Laffont).

Une détresse palpable

« Les adolescent­s sont écrasés par la fatigue, le poids de l’honneur familial et le besoin de se conformer au modèle qui leur est imposé, raconte Juliette Morillot. En Corée, il est impensable de se singularis­er. » Les personnage­s errant dans les couloirs du lycée, souvent filmés de dos, renforcent cette impression d’uniformisa­tion forcenée. Quand les visages apparaisse­nt, souvent trop maquillés, la détresse qu’ils expriment n’en est que plus palpable.

Les suicides sont si nombreux que les autorités ont pris des mesures. Des patrouille­s «d’anges gardiens» chargés de dissuader les suicidaire­s ont été mises en place. « La violence larvée que subissent les élèves est parfaiteme­nt décrite dans After My Death », insiste Juliette Morillot. Cette oeuvre extrêmemen­t âpre fait partager le cauchemar de son héroïne tout en donnant à réfléchir sur notre propre société.

 ??  ?? Le réalisateu­r Kim Ui-seok évoque le suicide des jeunes en Corée du Sud.
Le réalisateu­r Kim Ui-seok évoque le suicide des jeunes en Corée du Sud.

Newspapers in French

Newspapers from France