Kalash Criminel
« Ma cagoule est une marque de fabrique, je dois la garder »
Avant même la sortie de son album La Fosse aux lions ce vendredi, Kalash Criminel a su faire parler de lui. Le clip de « Cougar Gang », un titre où le rappeur de 23 ans débite des « j’baise des mères comme Macron », n’aurait pas été du goût de l’Elysée. Selon le rappeur, sa maison de disques a pris la décision de retirer le titre de l’album. Un sacré coup de projecteur sur le « cagoulé le plus connu au monde », tel qu’il se décrit lui-même.
C’est vrai cette histoire avec l’Elysée et votre titre « Cougar Gang » ? Quand j’ai fait ce morceau il y a un an, mon équipe disait en rigolant qu’on allait avoir des problèmes. Moi je pensais que l’Elysée avait d’autres choses à faire. Mais, il y a quelques jours, mon entourage m’a expliqué que le titre serait retiré de l’album. A la base, c’est plus ironique qu’autre chose. Je n’ai pas dit «j’baise la mère de Macron », mais « j’baise des mères comme Macron». Au quartier, quand «tu niques des mères», ça veut dire que « tu es chaud ». Pour moi, Macron, il est chaud! Il est président à 40 piges, c’est un truc de fou ! Pour moi, il a niqué des mères. Après, c’est aussi une déclaration d’amour à sa femme. « Kalash », c’est une référence à l’arme russe ?
J’avais un frère, qui est décédé, qui m’appelait « Kalash » petit, parce que j’aimais bien jouer avec les jeux d’armes et que j’étais un peu turbulent. A l’époque, il y avait déjà un rappeur marseillais qui s’appelait « Kalash l’Afro », donc il fallait me démarquer. J’ai pris le blaze de « Kalash Criminel ».
Pourquoi bombardez-vous beaucoup de vos titres du gimmick « sauvage » ? Quand j’étais petit, on disait que j’étais un sauvage. J’ai essayé de le glisser dans un morceau, j’ai trouvé que ça sonnait super bien. En réalité, j’étais super calme mais, quand on me cherchait, je ne lâchais rien. Certains prenaient peut-être mon albinisme pour une faiblesse, ils venaient souvent me titiller, et ils se mangeaient des K.-O. C’est triste, mais c’est comme ça que je me suis imposé.
La cagoule, c’est pour ne pas attraper froid ?
C’est par rapport à ma mère et à mon entourage qui était anti-rap. Je me suis dit que si je mettais une cagoule, ils ne me reconnaîtraient pas ! J’ai commencé à rapper, ma mère l’a su et elle était fâchée. Elle a ensuite accepté, donc j’ai voulu l’enlever. Mais on m’a dit que ça faisait un personnage de fou, une marque de fabrique que j’étais obligé de garder.
Qui sont les lions que vous affrontez dans la fosse ?
«a fait référence à Daniel dans la Bible. Mais la fosse aux lions, c’est aussi la vie en général, un combat, et il faut se battre tous les jours. C’est le travail, les jaloux, les haineux, la politique, la police… On vit dans une fosse aux lions. Quand j’ai construit cet album, plein de problèmes m’étaient tombés dessus, et je me suis battu pour m’en sortir.