20 Minutes

Blessés par l'hôpital, des médecins racontent leur mal

Santé Des soignants recourent à l’éciture ou au dessin afin de dénoncer, mais aussi d’aller mieux

- Anissa Boumediene

Ils rêvaient de porter la blouse blanche, ils ont été exaucés. Mais ces soignants des hôpitaux publics ont vite dû apprendre à composer avec les contrainte­s du métier : fatigue, manque de moyens, manque de temps, manque de tout. Cette réalité, Sabrina Ali Benali et Védécé la décrivent respective­ment dans le livre La révolte d’une interne* (Le ChercheMid­i, 17 €) et la BD Vie de Carabin** (Hachette Comics, 14,95 €). « Dessiner est un exutoire, ça aide à avancer psychologi­quement quand je suis touché par un patient ou que quelque chose me révolte à l’hôpital, explique Védécé, qui dessine chaque jour après le boulot. Et ça m’aide aussi à communique­r avec des patients. C’est rapidement devenu essentiel. »

Comme Védécé et Sabrina Ali Benali, sur les réseaux sociaux, beaucoup de jeunes médecins partagent leur quotidien à l’hôpital, dénonçant eux aussi la fatigue, les coups de blues et le manque de moyens. Avec pour objectif de libérer la parole. Mais « il y a une forme d’omerta, confie Sabrina Ali Benali. La médecine est un milieu où règne l’idée de surpuissan­ce. » «Je ne sais pas si mes dessins vont changer les choses, ajoute Védécé, mais si ça peut piquer au vif des directeurs d’hôpitaux, ce n’est pas pour me déplaire », plaisante-t-il à moitié. Car certains dessins lui ont valu quelques menaces desdits dirigeants. Pour autant, aucun d’eux n’envisage d’abandonner l’hôpital et les patients. « Malgré toutes les contrainte­s, on aime notre métier », assurent-ils. Il en est de même pour leurs collègues qui s’expriment sur les réseaux sociaux.

« Malgré tout, on aime notre métier. » Védécé et Sabrina Ali Benali

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Sabrina Ali Benali raconte son expérience dans un livre.

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