20 Minutes

Le grand retour de la bête blessée

Après une année galère, Jo-Wilfried Tsonga disputera la finale de la Coupe Davis, vendredi, contre le Croate Marin Cilic

- Aymeric Le Gall

Placer la majorité de nos espoirs de victoire en Coupe Davis sur un homme classé 259e mondial ? C’est ce qu’a décidé Yannick Noah jeudi. Après une saison quasi blanche, due à des blessures à répétition, Jo-Wilfried Tsonga affrontera Marin Cilic, vendredi à Lille. Ce qui a fait la différence dans l’esprit du capitaine, c’est la grosse motivation de l’ex-grand blessé. A Bercy, alors qu’il venait de se faire sortir dès le premier tour, Tsonga avait annoncé la couleur : pour le drapeau, pour la dernière vraie Coupe Davis de l’histoire, il allait tout faire pour être sélectionn­é. Un brin nostalgiqu­e, déjà (« je sais que je suis en train d’écrire les derniers chapitres de ma carrière »), le Manceau avait surtout l’air revanchard : « Tous ces événements ont fait monter en moi une envie encore supérieure. Quand on passe une année comme ça, on se sent comme délaissé. T’as envie de revenir sur le terrain pour défendre tes chances. »

« La Coupe Davis et Jo, c’est une histoire compliquée. » Thierry Ascione

De son côté, Yannick Noah n’a pas douté un seul instant que son poulain était prêt pour le combat face à Cilic, n° 7 mondial. Pourquoi ? Parce que Jo le veut, c’est aussi simple que ça. Conscient de ce que représente la Coupe Davis pour la France, le joueur ne prendrait pas le risque de se jeter dans l’arène s’il avait le moindre doute. « Je suis impression­né par ce qu’il est capable de proposer depuis son retour à la compétitio­n en septembre, indique son coach Thierry Ascione. Avec si peu de temps de jeu, c’est fort. Comme la terre battue, encore plus en indoor, est la surface sur laquelle il est le meilleur, je le sens bien. »

Ajoutons à cela que Tsonga entretient une relation particuliè­re avec la Coupe Davis, qui l’a historique­ment cabossé. « La Coupe Davis et Jo, c’est une histoire compliquée, reprend Thierry Ascione. Elle lui a toujours coûté cher sur le plan physique. En 2013, quand il se blesse, c’est après une rencontre en Coupe Davis. En 2014, c’est carrément pendant un match de Coupe Davis. Là, en février, rebelote. » Et quitte à faire appel à l’histoire, souvenons-nous d’Henri Leconte, lors de la finale remportée face aux Etats-Unis en 1991. Arrivé à court de compétitio­n à cause d’un dos en vrac, Leconte, alors 159e mondial, avait battu Sampras en simple et remporté le double. « C’est fort ce qu’il avait fait. Très fort », lâchait Tsonga, admiratif, à Bercy. A l’époque, les mots du capitaine de l’équipe de France, un certain Yannick Noah, avaient transcendé Henri Leconte. Et si l’histoire se répétait ?

 ??  ?? Depuis septembre, Tsonga est revenu à bon niveau selon son entraîneur.
Depuis septembre, Tsonga est revenu à bon niveau selon son entraîneur.

Newspapers in French

Newspapers from France