Pierre Niney lève le masque en super-sapeur
L’acteur brille dans le bouleversant «Sauver ou périr», où il incarne un soldat du feu défiguré par les flammes
De film en film, Pierre Niney prend de l’étoffe. Sauver ou périr de Frédéric Tellier lui offre l’un des plus beaux rôles de sa jeune carrière en soldat du feu. La devise des pompiers de Paris donne son titre à cette histoire humaine célébrant la solidarité. « Il ne faut pas imaginer que le film est sombre, clame Pierre Niney à 20 Minutes. Bien au contraire, il s’agit d’une ode à la vie et d’une invitation à la célébrer. » Soutenu par son épouse (Anaïs Demoustier) et son meilleur ami (Vincent Rottiers), le jeune papa grièvement brûlé tente de reprendre pied tout au long de cette chronique aussi bouleversante qu’instructive signée par le réalisateur de L’Affaire SK1.
«Avoir le visage dissimulé était étonnamment libérateur. » Pierre Niney
« Jouer un vrai héros m’a d’autant plus attiré que le film n’est pas plombant », insiste Pierre Niney. Son entraînement auprès des pompiers lui a apporté une musculature impressionnante. Le tournage a dû se dérouler chronologiquement afin qu’il s’amaigrisse au fur et à mesure de son séjour à l’hôpital. « C’était d’autant plus dur que je passe la majorité du film masqué. » Le héros étant défiguré, Pierre Niney a dû subir plusieurs heures de maquillage quotidiennes.
Sa performance d’une grande finesse témoigne de sa maturité d’artiste lors de scènes bouleversantes. « Avoir le visage dissimulé était étonnamment libérateur et m’a permis d’exploiter des aspects de ma personnalité que je ne connaissais pas. » Ses émotions, il les fait passer par sa voix, son regard et son langage corporel. Le tournage, par son intensité, lui a permis de mûrir en le poussant à l’introspection. « Il fallait que je m’oblige à un certain détachement pour ne pas rapporter le rôle chez moi, car il me collait vraiment à la peau », reconnaît-il.
« Ma profession est dérisoire par rapport à celle des pompiers, soutient-il. Bien que je veuille croire que l’art peut aider les gens en détresse.» C’est le cas pour le héros de Sauver ou périr, que la peinture et la musique réconfortent. C’est aussi le cas du spectateur, qui sort du film galvanisé.