Les commerçants redoutent de nouveaux débordements
La manifestation prévue samedi sur les Champs inquiète
Vitres brisées et mobilier urbain tagué « Aux armes », « Macron voleur », «tous cassos, tous casseurs»… Les Champs-Elysées portent encore des stigmates de la manifestation des « gilets jaunes » du 24 novembre. Et alors qu’une autre mobilisation est prévue samedi (lire p.6), des commerçants de la plus célèbre artère du monde songent « sérieusement à fermer, pour éviter de subir d’autres dégâts, indique le salarié d’un café-restaurant situé près de la station Franklin-Roosevelt. C’est en tout cas ce que « la police nous a fortement conseillé».
«Samedi, c’était pas tenable»
« En toute logique on devrait baisser le rideau, abonde le serveur d’un autre établissement. Samedi dernier, ce n’était pas tenable. Vraiment. On a dû fermer en catastrophe face aux débordements. » Devant un magasin de vêtements, des planches de bois ont été posées devant la vitrine. A côté, un badaud apporte son soutien aux «gilets jaunes» : «Ils ont raison, le ras-le-bol est général, et Macron n’écoute pas. Ils peuvent tout quadriller, ce sera le massacre.» Quelle sera, justement, l’ampleur de la mobilisation de demain ? Eric Drouet, l’un des initiateurs du mouvement, appelle à faire de samedi une journée « mémorable ».
A l’heure actuelle, deux demandes d’autorisation de manifestation ont été déposées à la préfecture de police de Paris, pour des cortèges à la Madeleine ou porte Maillot. Mais «aucune ne concerne l’avenue des ChampsElysées », indique un courrier du cabinet du ministre de l’Intérieur.
De son côté, la Mairie de Paris « ne souhaite pas que les scènes de samedi dernier se reproduisent », indique une source interne. Lundi matin, le premier adjoint d’Anne Hidalgo, Emmanuel Grégoire, avait déclaré que plus de 200 personnes avaient été mobilisées pour redonner un visage « normal » à l’avenue. Il avait aussi chiffré les dégradations à «plusieurs centaines de milliers d’euros ». Ce vendredi matin, le Comité ChampsElysées doit se réunir pour donner des consignes aux commerçants.