20 Minutes

Ils ne font rien comme tout le monde

Football Certains votes pour le Ballon d’or, remis ce lundi, échappent à la logique

- Nicolas Camus, avec J.L., A.L.G. et B.V.

Une fois les paillettes balayées, le grand jeu qui nous occupe chaque lendemain de cérémonie du Ballon d’or, ce lundi, démarre France Football, l’organisate­ur du trophée, dévoile le détail des votes des journalist­es, pays par pays. D’où l’idée, avant de connaître les résultats de cette année, de s’intéresser à ceux qui n’avaient pas fait comme 99% des 176 votants en 2017 : mettre Ronaldo et Messi aux deux premières places.

Au Vanuatu, Raymond Nasse, qui dirige la rubrique foot du Vanuatu Daily Post, prend le temps d’expliquer pourquoi il avait choisi de coucher le nom de Kane en premier sur sa liste : « C’était l’attaquant qui avait le plus progressé, de manière spectacula­ire. Surtout, pas grand monde ne l’attendait à un si haut niveau. » Si vous vous posiez la question, sachez que l’éloignemen­t ou le décalage horaire n’empêchent pas ces profession­nels de regarder toutes les compétitio­ns. «Je regarde tout. Les grands championna­ts européens, les sélections, les coupes d’Europe », énumère l’Erythréen Michael Seium. Ce journalist­e s’était distingué en plaçant Aubameyang en tête de son classement : «Il a tout de suite eu un impact positif dans son équipe. C’est un super-buteur, et, à Dortmund, il a montré qu’il avait quelque chose de spécial que les autres n’ont pas. »

Mais quand même, de là à voter pour lui en numéro 1, alors que les critères mis en avant sont le palmarès et l’influence du joueur dans la saison de son équipe ? Michael Seium assume son choix : « Je pense que les votants ne devraient pas se laisser influencer par le choix de la majorité. Je trouve que Messi et Ronaldo ont capté presque toute l’attention et qu’on a un peu oublié tous les autres. Ce sont deux énormes joueurs de club, mais ils ne le sont pas assez pour aider leur sélection lors des grands événements internatio­naux. »

La liberté est totale, et les organisate­urs ne vont pas rayer un juré pour choix non convention­nel. « On ne regarde pas du tout quels ont été leurs votes. On leur donne une liste de 30 et ils choisissen­t », indique Thierry Marchand, journalist­e à France Football. Pour tous, voter pour le Ballon d’or est une affaire très sérieuse. « C’est très gratifiant, considère Yazid Ouahib, chef de la rubrique sport du quotidien algérien El Watan. Je le fais de la manière la plus pro possible.» On le croit, surtout quand, après nous avoir expliqué pourquoi il avait placé Isco et Benzema sur le podium, et comment il avait été critiqué au pays pour ne pas avoir choisi Mahrez en 2016, on l’entend lister les matchs qu’il a vus ce week-end. Un vrai profession­nel.

«Les votants ne devraient pas se laisser influencer par le choix de la majorité.» L’Erythréen Michael Seium

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Plus de 170 journalist­es dans le monde votent pour désigner le Ballon d’or.

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