Au Puy-en-Velay, les juges face à un timide étudiant et un ancien SDF
Un sérieux décalage a été constaté entre les scènes de « violence extrême» ayant débouché sur l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay, samedi, en marge de la manifestation des «gilets jaunes», et les profils naïfs des deux prévenus jugés devant le tribunal de cette ville de HauteLoire, lundi. Le procès d’un troisième homme a été renvoyé au 7 janvier. Comment un timide étudiant en BTS mécanique de 19 ans, sans casier judiciaire, s’est-il mis à jeter des projectiles, puis à s’introduire dans la préfecture en escaladant la grille? «J’ai été gazé et j’ai exprimé mon mécontentement, confie-t-il à la barre. Je ne m’identifie pas à cette violence, je n’étais pas moi-même, j’étais complètement déconnecté. » Sans rapport «direct» avec la manifestation, un sans-emploi de 25 ans, ancien SDF sujet à l’alcoolisme, a, lui, menacé de faire « cramer » un centre d’hébergement et de réinsertion sociale de la ville. Samedi soir, il était ivre et s’en est pris au veilleur de nuit des lieux, qu’il a blessé légèrement. Il a aussi jeté des cailloux sur les vitres du centre. Les deux hommes ont été condamnés à trois mois de prison ferme, sans mandat de dépôt.
Au total, samedi, 28 personnes ont été blessées parmi les forces de l’ordre. Les dégâts constatés à la préfecture sont estimés « entre 500 000 et un million d’euros ».