Le fantastique se rebiffe au Pifff (et c’est pas un hasard)
La huitième édition du Paris International Fantastic Film Festival se tient jusqu’à dimanche
C’est devenu un running gag, les festivals internationaux du film fantastique ont chacun décliné un acronyme similaire, avec donc le Bifff pour Bruxelles, le Nifff pour Neuchâtel ou le Pifff (Paris International Fantastic Film Festival) pour Paris, dont la huitième édition s’est ouverte mardi au Max Linder Panorama, à Paris (9e) jusqu’à dimanche. Il arrive trois mois après l’Etrange Festival et le festival de Strasbourg, et deux avant Gérardmer, héritier spirituel de l’historique festival d’Avoriaz. Ce dernier a longtemps été le seul rendez-vous des amateurs de cinéma de genre, mais on en compte presque une dizaine aujourd’hui. Pourquoi autant de festivals fantastiques ? « Le spectateur n’a pas besoin de courir les festivals pour voir des comédies et des polars dans les meilleures conditions, analyse Cyril Despontin, délégué général du Pifff. C’est moins le cas pour le fantastique. Quand je dis “fantastique”, je parle de productions indé. Le Pifff est aussi un festival indépendant. » Selon Cyril Despontin, le Pifff est né pour combler le manque laissé par le défunt festival du Grand Rex dans les années 1970-1980, et malgré l’existence de L’Etrange Festival, qui célèbre autant l’horreur que la contreculture sous toutes ses formes.
Des films inédits
« Il n’y a pas de souci de programmation avec L’Etrange Festival, nous n’avons d’ailleurs aucun film en commun cette année », précise le responsable du Pifff. C’est en revanche plus souvent le cas avec le festival de Gérardmer. «On voit plus de 300 films, il y a toujours moyen de projeter des inédits.» Et parfois des films non fantastiques, à l’instar de Bodied en 2017… sur des battles de rap. « L’occasion fait le larron, reconnaît Cyril Despontin. C’est du cas par cas. » Malgré l’absence de soutien de la Ville et de la région, le Pifff survit bien grâce à un public toujours plus au rendez-vous.