20 Minutes

COP 24

Les pays de l’UE en désaccord sur les efforts à faire

- De notre envoyé spécial à Katowice (Pologne), Fabrice Pouliquen

C’est l’une des rares bonnes nouvelles de la COP24, qui se termine ce vendredi, à Katowice (Pologne). Une trentaine de pays, dont la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont signé, mercredi, une déclaratio­n appelant à accélérer le tempo dans la lutte contre le réchauffem­ent climatique.

A ce jour, les pays qui ont ratifié l’Accord de Paris sur le climat ont encore deux ans pour communique­r leurs engagement­s de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. La majorité des pays ont déjà déposé, pour certains depuis plusieurs années, leur plan climat, mais « le contexte n’est plus le même, prévient Lucile Dufour, responsabl­e des politiques internatio­nales et de développem­ent au Réseau action climat (RAC). De nouvelles études – dont le dernier rapport du Giec – ont montré l’urgence d’accélérer la transition écologique. » La Commission européenne avait déjà fait un premier pas significat­if le 28 novembre en adoptant une nouvelle stratégie climatique censée lui permettre de « devenir, d’ici à 2050, la première grande économie du monde à présenter un bilan neutre sur le plan climatique ».

Un match France-Allemagne

« Cela passera forcément par un relèvement de nos ambitions climatique­s à l’horizon 2030, explique Neil Makaroff, chargé des politiques européenne­s au RAC. Quinze Etats, dont la France, sont arrivés à Katowice en se disant prêts à en lancer le processus. Mais d’autres pays bloquent, comme ceux du “groupe de Visegrad” (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Pologne). » Ces quatre pays d’Europe centrale puisent encore une part importante de leur énergie du charbon et estiment que l’UE est déjà suffisamme­nt ambitieuse en matière de lutte contre le changement climatique. L’Allemagne se montre aussi incertaine sur ce dossier, même si elle a rejoint la coalition pour la haute ambition. Le pays est en passe de ne pas atteindre ses objectifs climatique­s pour 2020 en raison de la forte part qu’occupe aujourd’hui encore le charbon dans son mix électrique [environ 40 % de sa production d’électricit­é]. Le gouverneme­nt fédéral a lancé, en juin, une commission de réflexion sur la sortie du charbon. Jeudi, à Paris, plusieurs centaines de salariés de l’énergie et de dockers ont manifesté pour demander un « moratoire » sur la fermeture des centrales. De son côté, Berlin attend des garanties de la France avant de s’engager plus clairement dans une diminution du charbon dans sa production d’électricit­é. « On demande à l’Allemagne de baisser sa part du charbon et eux nous demandent de baisser notre part du nucléaire », a résumé Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de laTransiti­on écologique, mardi. Les deux pays restent dos à dos.

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La Pologne, pays hôte de la COP24, fait partie des pays réticents.
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