20 Minutes

Un très petit tour et puis s’en va

Battue par la Norvège (26-28), la France est éliminée de l’Euro dès la phase de poules

- Julien Laloye

Le hand français nous a assez donné de joie pour qu’on ne lui tombe pas dessus à la machette. On va donc se retenir d’écrire des choses définitive­s sur l’état de délabremen­t des Experts, éliminés de l’Euro, après la défaite face à la Norvège (26-28) dimanche, et ce avant même le tour principal de la compétitio­n.

Deux jours après la déroute imprévisib­le contre le Portugal, les Bleus ont résisté autant qu’ils ont pu face au vice-champion du monde norvégien, chez lui. On y aura cru une demi-seconde en tout, le temps de prendre trois buts d’avance en deuxième période (18-15 à la 33e). Un avantage gaspillé aussi sec. Absolument amorphes sur les tirs de loin, les Bleus ont longtemps survécu grâce au chantier de Fabregas au poste de pivot et au match solide de Gérard dans ses cages. Hélas, la survie n’était même pas une option, puisqu’il fallait gagner de quatre buts pour être sûr de ne pas rentrer à Roissy avant la fin de la phase de poules. Le plus déprimant dans l’affaire ? Les Bleus étaient presque contents d’eux, dimanche. « On a tenté le maximum, les garçons se sont bien battus, a estimé le sélectionn­eur, Didier Dinart, au micro de beIN Sports. La faute n’est à personne, il faut se dire, peut-être, que l’équipe de France est à son niveau, on a peut-être un passage à vide. »

Même Nikola Karabatic, pourtant de toutes les équipes de France en conquête, refusait de se montrer trop sévère : « Je pense qu’on fait un bon match, mais on était un peu en perte de confiance. Et, en face, il y avait une grande équipe qui jouait à domicile, il ne manque pas grand-chose. Ce qui est important, c’est les enseigneme­nts qu’on tire de ce résultat. On a une très grosse échéance qui arrive avec le Tournoi de qualificat­ion olympique [en avril], on se doit de gagner. » Car avec ce piteux résultat à l’Euro, l’équipe de France n’est même pas sûre de voir Tokyo, au rythme du délitement observé. Pas sûr, d’ailleurs, que le staff sorte indemne de ces dernières semaines agitées en interne. Les Bleus ont toujours les meilleurs joueurs du monde, ou pas loin, mais d’évidence, cela ne fonctionne plus, pour reprendre une occurrence fameuse de Claude Onesta, l’ancien sélectionn­eur. «Suis-je encore l’homme de la situation ? Je ne sais pas, répond Dinart. On va débriefer les choses comme on le fait toujours, même si on s’était déjà dit les choses après le Portugal. » Pas assez, visiblemen­t. Interrogé sur la relation entre le staff et les joueurs, Karabatic n’a pas voulu remettre une pièce dans la machine. « Ce n’est pas un thème dont on va débattre à la télé.» On a connu des marques de soutien plus éclatantes.

« Il faut se dire, peut-être, que l’équipe de France est à son niveau. » Didier Dinart, sélectionn­eur

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Didier Dinart, le sélectionn­eur, est discuté après cet Euro calamiteux.

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