20 Minutes

L’affaire du petit Tony, battu à mort, devant les assises

Assises Devenu le souffre-douleur de son beau-père, l’enfant de 3 ans est mort en novembre 2016

- Vincent Vantighem

C’était autant un aveu d’impuissanc­e qu’une funeste prémonitio­n. Quand elle a été entendue par les enquêteurs, Caroline Létoile a expliqué qu’elle avait « averti » son compagnon, Loïc Vantal. Qu’elle l’avait prévenu qu’il tuerait «certaineme­nt » son fils Tony s’il continuait à le battre comme il le faisait depuis un mois. Le garçonnet de 3 ans est mort quelques jours plus tard d’une double rupture de la rate et du pancréas due à des coups de poing violents portés à l’abdomen. Un peu plus de trois ans après les faits, l’ancien couple doit comparaîtr­e, mardi, devant la cour d’assises de la Marne, à Reims.

Des traces de sang partout

En détention provisoire, Loïc Vantal, par ailleurs condamné sept fois pour des faits de violence, encourt une peine de trente ans de réclusion criminelle pour violences volontaire­s ayant entraîné la mort (de Tony) sans intention de la donner. Libre sous contrôle judiciaire, Caroline Létoile, la mère de l’enfant, risque cinq ans de prison pour les délits de non-assistance à personne en péril et de non-dénonciati­on de crime.

Le long du lit en bois. Sur le flanc de l’armoire. Dans les toilettes. Sur la cuvette. Dans la salle de bains aussi… Le 26 novembre 2016, quand les policiers ont passé le révélateur, après la mort de Tony, ils se sont aperçus que son sang avait coulé quasiment partout dans l’appartemen­t de la place des Argonautes, à Reims. « Je n’ai jamais vu un rapport d’autopsie aussi dégueulass­e que celui de Tony », confie, à ce propos, une source proche du dossier. En garde à vue, Caroline Létoile n’a pas mis longtemps à expliquer que son fils était devenu, « depuis plus d’un mois», le souffre-douleur de son nouveau compagnon. Au-delà de l’horreur, l’attitude des proches du couple avait marqué les esprits, à l’époque des faits. L’enquête avait révélé que plusieurs personnes avaient entendu les plaintes de Tony, sans pour autant réagir. La mère de Tony a expliqué que c’est par « peur » de son conjoint qu’elle n’avait pas réagi pour empêcher la mort de son enfant. Contactée par 20 Minutes, son avocate n’a pas répondu à nos sollicitat­ions. Pas plus que celui de son ex-concubin. Selon nos informatio­ns, ils pourraient, mardi, demander le renvoi du procès en raison de la grève des avocats lancée pour protester contre le projet de réforme des retraites. Si leur demande est rejetée, le procès devrait durer toute la semaine. Le verdict pourrait alors être rendu vendredi soir.

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Des bougies déposées en 2016 devant l’immeuble où vivait le garçonnet.

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