20 Minutes

A la recherche des invisibles

Insertion Plus d’un tiers des 16-25 ans sans emploi ni formation ne sont pas en contact avec le service public de l’emploi

- Catherine Abou El Khair

Leur situation préoccupe les pouvoirs publics. Sortis du système scolaire, âgés entre 16 et 25 ans, ils ne sont inscrits dans aucune formation et n’ont pas de travail. En 2018, ils étaient près de 963 000 jeunes dans cette situation en France, et 37 % d’entre eux ne sont pas en contact avec le service public de l’emploi, selon une étude publiée vendredi par l’institut statistiqu­e du ministère du Travail, la Dares. En Ile-deFrance, la préfecture s’est donné pour objectif de retrouver ces « invisibles » à travers son plan régional d’insertion pour la jeunesse des quartiers.

«Déçus des institutio­ns»

Conseillèr­e en insertion profession­nelle à la mission locale de Sartrouvil­le (Yvelines), Nadia Hemery tente de faire prendre un rendez-vous à ces « décrocheur­s » en les joignant par téléphone, e-mail ou SMS. «On n’a pas le pouvoir de les faire venir, ils n’ont pas l’obligation de venir en mission locale », regrette la conseillèr­e. Pour les convaincre, elle s’appuie sur un «sourceur », chargé d’aller dans les quartiers. « Dans les quartiers prioritair­es, les jeunes sont isolés et déçus des institutio­ns», témoigne Mehdi, «sourceur» pour la mission locale jusqu’à la fin 2019. Son rôle était de «reprendre le contact» et de garantir que les jeunes seraient rapidement reçus par des conseiller­s. «Il ne faut pas les lâcher, je suis tout le temps sur leur dos», insiste Nadia Hemery, dont le souci est de s’assurer qu’ils viendront aux rendez-vous fixés.

«Ils ont quitté l’école trop tôt et ont peur d’aller en formation. » Nadia Hemery, conseillèr­e à la mission locale de Sartrouvil­le

L’une des priorités est aussi de les convaincre de repartir en formation. « Le problème est que les formations ne sont toujours pas rémunérées », note Mehdi. Par ailleurs, la barrière est psychologi­que. « Ils ont quitté l’école trop tôt et ont peur d’aller en formation », souligne Nadia Hemery. « Il faut les valoriser tout le temps, ils manquent de confiance en eux», admet la conseillèr­e. Un travail pour lequel le temps peut manquer. A la mission locale de Sartrouvil­le, près de 1 200 jeunes sont suivis.

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Une conseillèr­e en insertion lors d’un rendez-vous à Sartrouvil­le.

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