20 Minutes

Plutôt petits bras face à la Squadra

Sans éclat, les Bleus se sont imposés (35-22) contre l’Italie pour leur deuxième match du Tournoi des VI Nations, dimanche

- William Pereira

Un succès inaugural de prestige contre l’Angleterre, l’Italie qui s’est pris une gifle contre le pays de Galles… Tous les ingrédient­s étaient réunis, pensait-on, pour que la France s’offre un succès facile contre la Squadra pour continuer de dominer le Tournoi des VI Nations. Ceux qui ne jurent que par les chiffres vous diront d’ailleurs que ça a été le cas. Une victoire bonifiée (35-22) et une avance confortabl­e de 13 points, on ne verrait pas de quoi il faudrait s’inquiéter si c’était une autre équipe. Sauf que, pas de bol, c’est la moins bonne des nations du tournoi qui a fait vaciller le groupe de Fabien Galthié, dimanche. En milieu de première période, d’abord, en permettant aux Italiens de revenir à trois longueurs, puis dès le début de la seconde. «On était moins frais que contre les Anglais, expliquait en zone mixte Grégory

Alldritt, auteur d’un essai. On avait un gros match contre les Anglais, on a fait une belle semaine d’entraîneme­nt qui était nécessaire. »

«a aurait pu ressembler à une bonne excuse si tout le monde n’était pas d’accord pour dire que la prestation d’ensemble a été épisodique­ment mauvaise, Fabien Galthié le premier. « En deuxième période, on a manqué de consistanc­e, l’équipe a été bousculée. […] On les a parfois laissé entrer dans le rideau. A partir du moment où tu recules, tu te mets en danger par rapport à la ligne de hors-jeu. »

«Garder le curseur élevé»

Sur l’aspect défensif, on peut déplorer la passivité de Teddy Thomas. Ou l’apport quasi inexistant du banc. Mais au bout du compte, on peut aussi se dire que la galère de la seconde période n’aurait jamais existé sans ce mini-tournant à la 41e minute. «On a cette action où on se retrouve près des lignes, et après on prend un contre qui nous fait un petit peu mal à la tête, a reconnu le pilier des Bleus, Cyril Baille. Il faut juste qu’on soit plus froids et lucides.» Et plus sereins pour éviter les séquences où l’ovale se transforme en patate chaude et a posteriori en cadeau pour les adversaire­s. On pense aux multiples touches mal négociées. «C’est ça qu’il faut améliorer, analyse Alldritt. On doit garder le curseur élevé collective­ment, mais aussi chacun de son côté. »

Ce curseur, il faudra évidemment le rebrancher sur le même canal que contre l’Angleterre pour le prochain déplacemen­t au pays de Galles. Charles Ollivon est même persuadé que cette piqûre de rappel est salutaire et intervient au meilleur moment. En passer 50 aux Italiens pour ensuite baisser la garde au Millenium Stadium aurait été une mauvaise idée. «Notre force, c’est de se remettre en question, rassure Baille. On est conscients d’avoir eu des trous d’air, donc on va travailler là-dessus. On a envie de progresser. » En attendant, pour la première fois depuis 2016, la France a enchaîné deux succès dans le tournoi. Tout va si bien qu’on en oublierait presque d’où cette équipe revient.

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Auteur d’un essai, Grégory Alldritt (au centre) a encore sorti un gros match.

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