George Floyd
« Les policiers ciblent particulièrement les minorités »
Ni le risque sanitaire lié à l’épidémie de coronavirus ni l’interdiction de manifester prise en début d’après-midi par le préfet de police n’aurait pu dissuader Ghyslaine et son amie Armel de se joindre, mardi soir, au rassemblement organisé par les proches d’Adama Traoré, décédé en juillet 2016 dans la gendarmerie de Persan (Val-d’Oise), après son interpellation. « Avec ce qu’il se passe aux Etats-Unis, j’ai l’impression qu’il y a une prise de conscience de ce qu’on vit au quotidien, confie cette dernière. Adama, c’est devenu un symbole, mais il y en a plein d’autres comme lui.»
Malgré un important dispositif de sécurité, ils étaient en début de soirée plusieurs milliers sur l’esplanade du palais de justice de Paris, à dénoncer, dans le calme, les violences policières. «Si on ne l’ouvre pas maintenant, alors que le monde entier dénonce les violences, quand est-ce qu’on le fera ?, explique Danik, 22 ans. Et, surtout, quand est-ce qu’on nous entendra ? »
«Quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré.»
Assa Traoré, soeur d’Adama
Dans la foule, les pancartes « Black lives matter », en référence aux dernières paroles prononcées par la victime, sont légion. « Aujourd’hui, quand on se bat pour George Floyd, on se bat pour Adama Traoré », a lancé au micro sa soeur aînée, Assa. Depuis le début de l’affaire, les proches de la victime sont convaincus que le plaquage ventral utilisé ce jour-là a entraîné une « asphyxie positionnelle » qui lui fut fatale. La famille a indiqué mardi soir être en possession d’un nouveau rapport prouvant que la technique policière était à l’origine du décès d’Adama Traoré.