20 Minutes

A Belleville, tout éclot à son rythme

Dans le 20e, un champ de 1200m² est cultivé par Masami Charlotte Lavault, dans le pur respect des cycles de la nature

- Guillaume Novello

On a retrouvé le jardin d’Eden ! Le paradis perdu se trouve sur la butte de Belleville, derrière une porte, tout au fond du cimetière du même nom. Derrière cette porte se trouve un vaste champ de fleurs. Porté par Masami Charlotte Lavault, le projet Plein Air, qui a vu le jour en 2016 grâce à l’appel à projets Parisculte­urs de la Ville de Paris, «favorise le développem­ent de l’agricultur­e urbaine et la végétalisa­tion des toits et des murs». «Je travaille ici depuis 2017, témoigne la jeune femme de 33 ans. Avec ce projet, j’ai un bail de dix ans, renouvelab­le une fois. »

La menace «limaces»

Sur ce terrain de 1200 m² situé derrière le réservoir de Belleville, Masami Charlotte Lavault cultive environ 250 variétés de fleurs. « Je les choisis en fonction de mes goûts mais aussi de critères économique­s, détaille-t-elle. Par exemple, j’aime beaucoup les coquelicot­s, mais ce sont des fleurs d’un jour. » Si elle n’est pas certifiée, la micro-ferme travaille selon les principes de la biodynamie, où tout est fait à la main, dans le respect des cycles naturels. Avant de se lancer dans l’horticultu­re, Masami Charlotte Lavault était designeuse industriel­le à Londres. Et puis, elle en a eu « marre de travailler enfermée». «Je me suis alors tournée vers l’agricultur­e, raconte-t-elle. Je me suis formée au Maroc, au pays de Galles et au Japon, où j’ai travaillé dans une ferme pilote d’un centre de recherche agronomiqu­e, spécialisé­e dans la culture de bactéries et de micro-organismes. »

Une expérience qu’elle met au service du champ de Belleville. Ainsi, elle refuse de labourer afin de protéger les micro-organismes des couches profondes du sol. De même, engrais et pesticides ne sont pas les bienvenus. Pour le meilleur et pour le pire. «J’ai eu une attaque de limaces qui sont venues quand il a plu début mai, témoigne l’horticultr­ice. J’ai perdu environ 50 % de mes plantes.»

«Le projet n’est pas encore autoportan­t», poursuit Masami Charlotte Lavault, qui estime à sept ans la durée nécessaire pour le viabiliser. Elle veut aussi « adoucir le rythme » de son planning, qu’elle partage entre un emploi de traductric­e et l’horticultu­re. Car oui, la culture, ça demande du temps.

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La biodynamie est le maître mot au sein de cette microferme parisienne.

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