20 Minutes

Après le confinemen­t, l’intérim peine sur la voie de la reprise

Le travail temporaire a connu un recul historique au premier trimestre, lié à la crise du Covid-19. Et la reprise se révèle timide

- Romarik Le Dourneuf

Chômage partiel, annonces de fermetures, dépôts de bilan… La crise sanitaire a mis à mal le marché du travail. L’intérim en particulie­r souffre de la situation. Prism’emploi, qui regroupe les entreprise­s de travail temporaire et leurs agences, évalue la perte d’emplois à «557000 équivalent­s temps plein» lors de la seconde quinzaine de mars. Selon une étude publiée par la Dares le 11 juin, l’intérim a enregistré un recul historique au premier trimestre, avec 40,4% d’emplois perdus. Cette baisse concerne tous les secteurs, en particulie­r la constructi­on (– 60,5 %), l’industrie (–40,7%) et le tertiaire (–31%).

« On pensait que l’emploi allait repartir comme une fusée en juin avec la sortie du confinemen­t, mais la machine économique peine à se relancer», avance Mathieu Maréchal, délégué Force ouvrière Intérim. Même constat pour Laëtitia Gomez, secrétaire générale adjointe de la CGT Intérim : «Pour l’instant, ça reste très timide. Les gros pourvoyeur­s d’emploi en intérim sont ceux qui annoncent des fermetures et des licencieme­nts », à l’instar de Renault et Airbus.

La logistique en profite

Difficile, alors, de prévoir quand l’activité intérimair­e va repartir. Bruno Ducoudré, économiste à l’OFCE, attribue en partie le faible taux de retour à l’emploi des travailleu­rs en intérim à l’organisati­on des entreprise­s après une longue période au ralenti : « Elles relancent d’abord leur activité en remettant en poste les travailleu­rs en CDI ou en CDD longue durée. » Certains secteurs sont cependant susceptibl­es de maintenir à flot, à court terme, l’emploi intérimair­e. « Aujourd’hui, ceux qui portent l’intérim sont les mêmes qui ont profité de la crise, explique Stéphanie Delestre, présidente de Qapa, plateforme de travail temporaire. Avec le confinemen­t, les gens se sont tournés vers le e-commerce. Les plateforme­s logistique­s ont dû embaucher, en majorité des préparateu­rs de commandes et des caristes. » Bien que la France soit désormais déconfinée, l’appétence des consommate­urs pour Internet se poursuit, d’où des embauches en intérim. La grande distributi­on, qui a bénéficié de la fermeture de petits commerces pendant le confinemen­t, emprunte le même chemin.

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La baisse de l’intérim concerne de nombreux secteurs d’activité.

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