« Perry Mason »
Le récit des origines de l’avocat relance la série culte
Perry Mason avait-il besoin d’un reboot ? Probablement pas. Les plus jeunes ne connaissent pas ce personnage, créé dans les années 1930 par le romancier Erle Stanley Gardner et incarné à l’écran par Raymond Burr. D’abord dans une série de 1957 à 1966, puis dans une ribambelle de téléfilms de 1985 à 1993.
Pourtant, dès 2011, l’acteur Robert Downey Jr a tenté plusieurs remakes, pour finalement devenir le producteur exécutif de la série en huit épisodes sur HBO, diffusée ce lundi à 21 h en US + 24 (24 h après sa diffusion aux Etats-Unis) sur OCS. Alors, a-t-il eu raison de déterrer le légendaire avocat ?
La vie privée du héros
Si vous espérez revoir les joutes verbales qui permettaient à l’imposant Perry Mason d’obtenir les aveux des témoins, passez votre chemin. La série de HBO est l’histoire des origines du héros, confiée au tandem Rolin Jones (Friday Night Lights) et Ron Fitzgerald (Westworld). Comme les versions télévisées précédentes s’intéressaient peu à la vie privée de l’avocat, les deux scénaristes ont eu le champ libre. Perry Mason (Matthew Rhys)
n’est pas (encore) un avocat de la défense réputé, mais un détective privé sans le sou, qui se fournit en cravates à la morgue du comté. Le fedora de cette version rajeunie de Perry Mason sied parfaitement à l’ex-caméléon de
The Americans. L’acteur livre une prestation impeccable, entre tourment intériorisé et explosions volcaniques. La mise en scène est également soignée. L’atmosphère léchée de Perry
Mason évoque en couleurs les films noirs de l’âge d’or d’Hollywood. Un exploit visuel que l’on doit aussi au directeur de la photographie, David Franco, qui a oeuvré sur Game of Thrones. D’une série judiciaire datée, Perry Mason s’est muée en un polar aussi noir que brillant.