Polémique autour du témoignage d’Anne Hidalgo
La convocation de la maire de Paris au procès surprend parties civiles et défense
Un témoin surprise, ajouté au programme au dernier moment. La maire de Paris, Anne Hidalgo, est attendue ce lundi après-midi à la barre de la cour d’assises spéciale qui juge, depuis le 2 septembre, 14 personnes soupçonnées d’avoir apporté leur aide aux terroristes des attentats de janvier 2015. L’édile a été cité à la demande de Patrick Klugman, avocat de SOS Racisme et de nombreuses parties civiles. Et accessoirement son ancien adjoint à la Mairie. La convocation de la maire a provoqué des remous. « De quoi est-elle donc témoin ? », s’est insurgée Me Laurence Cechman, qui défend les proches de deux victimes d’Amedy Coulibaly à l’Hyper Cacher. Une fois n’est pas coutume, la défense partage les mêmes inquiétudes et regrette que la venue de ce témoin surprise n’ait pas fait l’objet de débat. « Si on entend Mme Hidalgo, entendons François Hollande, qui a déclaré qu’il était inutile de laisser une voiture de police devant Charlie », surenchérit Isabelle Coutant-Peyre, l’avocate du principal accusé, Ali Riza Polat.
«Au plus près des faits»
Dans un courrier adressé au président, Régis de Jorna, puis diffusé aux autres avocats, Me Patrick Klugman a justifié la venue de l’édile par la nécessité d’entendre «une personnalité qui s’est tenue au plus près des faits qui se sont déroulés les 7, 8 et 9 janvier sans en être la victime directe et indirecte ». Et le conseil de rappeler qu’Anne Hidalgo a été en contact avec de nombreuses familles et des blessés de cet attentat ou de celui du 13 novembre.