20 Minutes

L’intelligen­ce artificiel­le au service de la sécurité ?

Des caméras pourraient bientôt détecter les comporteme­nts « suspects »

- Caroline Politi

Repérer en temps réel, ou presque, des comporteme­nts « suspects ». Tel est le projet du maire de Suresnes (Hauts-deSeine). Guillaume Boudy (LR) vient de nouer un partenaria­t avec une entreprise de la commune, XXII Group, pour expériment­er pendant dix-huit mois un dispositif d’intelligen­ce artificiel­le. « Ils cherchaien­t à expériment­er leurs algorithme­s en milieu réel, et moi, je souhaitais mobiliser plus efficaceme­nt notre police municipale pour éviter les patrouille­s inutiles», détaille l’édile.

La Cnil doit statuer

Les caméras de vidéosurve­illance «intelligen­tes » seront notamment paramétrée­s pour détecter en priorité les rodéos à moto ou à scooter, les dépôts sauvages d’ordures, les infraction­s au Code de la route… Lorsqu’une image « anormale » sera détectée, elle apparaîtra en priorité sur les écrans du centre urbain de supervisio­n. L’opérateur décidera si la scène filmée nécessite une interventi­on de la police municipale.

Le projet reste suspendu à une autorisati­on de la Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés (Cnil). «A partir du moment où il n’y a pas d’identifica­tion personnell­e ni de stockage des données, je pense qu’il n’y a pas de raison pour que cela ne soit pas autorisé», estime le criminolog­ue Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS. La reconnaiss­ance faciale en temps réel est en effet interdite dans l’espace public, tout comme le recours à la biométrie. «Il n’y aura pas de verbalisat­ion automatiqu­e», insiste le maire, pour qui «cela reste un test, on ne mise pas tout sur cette technologi­e ».

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Avec cette expériment­ation, la ville veut éviter les «patrouille­s inutiles».

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