L’intelligence artificielle au service de la sécurité ?
Des caméras pourraient bientôt détecter les comportements « suspects »
Repérer en temps réel, ou presque, des comportements « suspects ». Tel est le projet du maire de Suresnes (Hauts-deSeine). Guillaume Boudy (LR) vient de nouer un partenariat avec une entreprise de la commune, XXII Group, pour expérimenter pendant dix-huit mois un dispositif d’intelligence artificielle. « Ils cherchaient à expérimenter leurs algorithmes en milieu réel, et moi, je souhaitais mobiliser plus efficacement notre police municipale pour éviter les patrouilles inutiles», détaille l’édile.
La Cnil doit statuer
Les caméras de vidéosurveillance «intelligentes » seront notamment paramétrées pour détecter en priorité les rodéos à moto ou à scooter, les dépôts sauvages d’ordures, les infractions au Code de la route… Lorsqu’une image « anormale » sera détectée, elle apparaîtra en priorité sur les écrans du centre urbain de supervision. L’opérateur décidera si la scène filmée nécessite une intervention de la police municipale.
Le projet reste suspendu à une autorisation de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). «A partir du moment où il n’y a pas d’identification personnelle ni de stockage des données, je pense qu’il n’y a pas de raison pour que cela ne soit pas autorisé», estime le criminologue Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS. La reconnaissance faciale en temps réel est en effet interdite dans l’espace public, tout comme le recours à la biométrie. «Il n’y aura pas de verbalisation automatique», insiste le maire, pour qui «cela reste un test, on ne mise pas tout sur cette technologie ».