20 Minutes

Les Arabes israéliens éprouvent «des sentiments ambivalent­s»

- Propos recueillis par Rachel Garrat-Valcarcel

La nouvelle flambée de violences entre l’armée israélienn­e et le Hamas s’est accompagné­e d’événements plus inédits : des émeutes, violentes et parfois meurtrière­s, dans des villes mixtes israélienn­es, avec des Arabes israéliens. Frédéric Encel, auteur d’Atlas géopolitiq­ue d’Israël (éd. Autrement), explique les paradoxes de cette population composite.

Qui sont les Arabes israéliens ?

Ce sont des Palestinie­ns qui sont restés dans l’Etat d’Israël après la fin de la guerre de 1948-1949. En janvier 1949, il reste 156 000 Arabes en Israël, soit environ 15 % de la population à l’époque. Il s’agit de la minorité qui n’a pas fui la guerre ou qui n’a pas été expulsée. Ceux-là vont devenir des citoyens israéliens à part entière.

Quels sont les rapports des Arabes musulmans israéliens avec les Palestinie­ns des territoire­s ?

Il y a une très grande ambivalenc­e de sentiment à l’égard des Palestinie­ns de Cisjordani­e et de Gaza. Ces Arabes israéliens savent qu’ils sont mieux traités en Israël qu’ils le seraient partout ailleurs au Moyen-Orient : ça reste une démocratie. Malgré tout, il existe un sentiment national palestinie­n. Mais sur un mode de plus en plus conservate­ur, voire islamiste.

Comment expliquer les récents événements ?

Pour moi, ils sont provoqués par l’instrument­alisation de la charge symbolique de plusieurs semaines de heurts à Jérusalem, conjuguée au ramadan.

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