Les Arabes israéliens éprouvent «des sentiments ambivalents»
La nouvelle flambée de violences entre l’armée israélienne et le Hamas s’est accompagnée d’événements plus inédits : des émeutes, violentes et parfois meurtrières, dans des villes mixtes israéliennes, avec des Arabes israéliens. Frédéric Encel, auteur d’Atlas géopolitique d’Israël (éd. Autrement), explique les paradoxes de cette population composite.
Qui sont les Arabes israéliens ?
Ce sont des Palestiniens qui sont restés dans l’Etat d’Israël après la fin de la guerre de 1948-1949. En janvier 1949, il reste 156 000 Arabes en Israël, soit environ 15 % de la population à l’époque. Il s’agit de la minorité qui n’a pas fui la guerre ou qui n’a pas été expulsée. Ceux-là vont devenir des citoyens israéliens à part entière.
Quels sont les rapports des Arabes musulmans israéliens avec les Palestiniens des territoires ?
Il y a une très grande ambivalence de sentiment à l’égard des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Ces Arabes israéliens savent qu’ils sont mieux traités en Israël qu’ils le seraient partout ailleurs au Moyen-Orient : ça reste une démocratie. Malgré tout, il existe un sentiment national palestinien. Mais sur un mode de plus en plus conservateur, voire islamiste.
Comment expliquer les récents événements ?
Pour moi, ils sont provoqués par l’instrumentalisation de la charge symbolique de plusieurs semaines de heurts à Jérusalem, conjuguée au ramadan.