L’Egypte, médiateur-clé du conflit ?
Emmanuel Macron a reçu lundi le président Abdel Fattah Al-Sissi dans le but de « soutenir la médiation égyptienne » dans le conflit israélo-palestinien. Mais la mission de l’Egypte est loin d’être gagnée pour Marie Kortam, sociologue à l’Institut français du Proche-Orient.
Pourquoi l’Egypte fait-elle figure de médiateur-clé dans la résolution des tensions israélo-palestiniennes ?
L’Egypte est le médiateur principal, essentiel et historique de ce conflit. C’est d’abord le seul pays à avoir une frontière avec Israël et Gaza et il est en bonne relation avec toutes les factions palestiniennes. L’Egypte est également un interlocuteur privilégié d’Israël, avec qui elle a des relations pacifiques depuis l’accord de paix en 1979.
Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui dans le discours de l’Egypte face au conflit israélo-palestinien ?
La position égyptienne est à l’opposé de celle adoptée lors de la guerre de Gaza, en 2014. L’Egypte a réprimandé publiquement Israël. Au début de la crise actuelle, Le Caire a envoyé des messages fermes en lui demandant notamment d’arrêter « l’agression » contre le Hamas. L’Egypte a aussi ouvert le point de passage de Rafah pour accueillir des blessés palestiniens et envoyer des ambulances dans la bande de Gaza.
La réussite de la médiation est-elle de ce fait compromise ?
Il y a eu une délégation égyptienne en Israël, qui a proposé à Tel-Aviv une trêve d’un an, à condition que Le Caire la coordonne. Mais elle s’est heurtée à un refus, notamment parce que l’Egypte a demandé de cesser les colonies.