Des objets de la RATP en vente… mais trop bien !
La régie met son mobilier réformé aux enchères jusqu’au 3 décembre
Métro, boulot, dodo… mais depuis chez soi. Jusqu’au 3 décembre, la RATP propose d’acquérir en ligne, sur Drouot.com, un des 215 lots proposés aux enchères* pour transformer son salon en rame de métro vintage. Parmi les pièces à acquérir, on trouve des plaques signalétiques (beaucoup), un panneau « Métropolitain » de style Guimard (ci-dessous), des carreaux de céramique, des portes de métro ou les fameux sièges Akiko (ci-contre) tout en rondeurs.
« Cette vente est le résultat d’une réflexion à plusieurs avec, à l’initiative, les équipes de maintenance », déroule Jean Rouzaud, directeur du département maintenance des équipements et systèmes des espaces à la RATP. Les agents ont pour mission de stocker les anciennes pièces en cas d’éventuelle réutilisation. Or, les stocks augmentant, une partie d’entre eux est destinée au recyclage. « Les équipes se sont dit que certaines pièces pourraient intéresser nos voyageurs, et c’est vrai que j’ai eu souvent des échos de clients qui me demandaient si on ne vendait pas du mobilier, raconte le directeur. C’est comme ça que l’idée a germé. »
Les bénéfices pour le Recueil social
Les agents de maintenance ont donc sélectionné les objets à présent inutiles pour la RATP, et donc utiles à la revente. En raison du Covid-19, cette phase a pris un an. « Ensuite, la commissaire-priseuse de la maison Ader a finalisé la sélection des lots, précise Jean Rouzaud. C’est très difficile pour nous d’estimer la valeur des pièces. On a donc laissé la main à la maison de ventes pour établir la fourchette de prix. »
Pour l’acheteur, c’est une occasion unique d’obtenir un équipement ou une pièce authentique. Pour la RATP, c’est l’occasion d’une bonne action car les bénéfices de la vente, que Jean Rouzaud estime sans certitudes à « quelques dizaines
de milliers d’euros », iront au Recueil social, « une structure interne de lutte contre la grande exclusion ». « Lors de la constitution de la vente s’est posée la question du fléchage des bénéfices, raconte le directeur maintenance. Comme cela n’allait pas révolutionner les comptes de l’entreprise, il nous a semblé que le mieux était de nous tourner vers une action caritative. »
Afin de guider l’enchérisseur, voici la préférence de Jean Rouzaud : « Il y a un lot pour lequel j’ai un faible, mais pour lequel je n’enchérirai pas, parce que je n’ai pas la place chez moi et qu’il pèse 120 kg, c’est le Pili [plan indicateur lumineux d’itinéraires, ci-contre]. Car ça montre l’ingéniosité de nos prédécesseurs qui, il y a plusieurs dizaines d’années, grâce à de simples câbles et ampoules, parvenaient à fournir une information voyageur de qualité. » En revanche, le Pili n’est pas garanti en état de marche. « Pour le faire fonctionner, il faudrait le recâbler et le mettre aux normes », précise le directeur maintenance.
La RATP n’écarte pas l’idée de renouveler l’expérience. « Si jamais c’est un succès, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas rééditer ce genre d’opérations », conclut Jean Rouzaud. À vos enchères .