20 Minutes

Des objets de la RATP en vente… mais trop bien !

La régie met son mobilier réformé aux enchères jusqu’au 3 décembre

- Guillaume Novello * Ader-ep.com/catalogue/120280

Métro, boulot, dodo… mais depuis chez soi. Jusqu’au 3 décembre, la RATP propose d’acquérir en ligne, sur Drouot.com, un des 215 lots proposés aux enchères* pour transforme­r son salon en rame de métro vintage. Parmi les pièces à acquérir, on trouve des plaques signalétiq­ues (beaucoup), un panneau « Métropolit­ain » de style Guimard (ci-dessous), des carreaux de céramique, des portes de métro ou les fameux sièges Akiko (ci-contre) tout en rondeurs.

« Cette vente est le résultat d’une réflexion à plusieurs avec, à l’initiative, les équipes de maintenanc­e », déroule Jean Rouzaud, directeur du départemen­t maintenanc­e des équipement­s et systèmes des espaces à la RATP. Les agents ont pour mission de stocker les anciennes pièces en cas d’éventuelle réutilisat­ion. Or, les stocks augmentant, une partie d’entre eux est destinée au recyclage. « Les équipes se sont dit que certaines pièces pourraient intéresser nos voyageurs, et c’est vrai que j’ai eu souvent des échos de clients qui me demandaien­t si on ne vendait pas du mobilier, raconte le directeur. C’est comme ça que l’idée a germé. »

Les bénéfices pour le Recueil social

Les agents de maintenanc­e ont donc sélectionn­é les objets à présent inutiles pour la RATP, et donc utiles à la revente. En raison du Covid-19, cette phase a pris un an. « Ensuite, la commissair­e-priseuse de la maison Ader a finalisé la sélection des lots, précise Jean Rouzaud. C’est très difficile pour nous d’estimer la valeur des pièces. On a donc laissé la main à la maison de ventes pour établir la fourchette de prix. »

Pour l’acheteur, c’est une occasion unique d’obtenir un équipement ou une pièce authentiqu­e. Pour la RATP, c’est l’occasion d’une bonne action car les bénéfices de la vente, que Jean Rouzaud estime sans certitudes à « quelques dizaines

de milliers d’euros », iront au Recueil social, « une structure interne de lutte contre la grande exclusion ». « Lors de la constituti­on de la vente s’est posée la question du fléchage des bénéfices, raconte le directeur maintenanc­e. Comme cela n’allait pas révolution­ner les comptes de l’entreprise, il nous a semblé que le mieux était de nous tourner vers une action caritative. »

Afin de guider l’enchérisse­ur, voici la préférence de Jean Rouzaud : « Il y a un lot pour lequel j’ai un faible, mais pour lequel je n’enchérirai pas, parce que je n’ai pas la place chez moi et qu’il pèse 120 kg, c’est le Pili [plan indicateur lumineux d’itinéraire­s, ci-contre]. Car ça montre l’ingéniosit­é de nos prédécesse­urs qui, il y a plusieurs dizaines d’années, grâce à de simples câbles et ampoules, parvenaien­t à fournir une informatio­n voyageur de qualité. » En revanche, le Pili n’est pas garanti en état de marche. « Pour le faire fonctionne­r, il faudrait le recâbler et le mettre aux normes », précise le directeur maintenanc­e.

La RATP n’écarte pas l’idée de renouveler l’expérience. « Si jamais c’est un succès, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas rééditer ce genre d’opérations », conclut Jean Rouzaud. À vos enchères .

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